Le groupe du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) à l'APW de Bouira dresse, dans une déclaration rendue publique à l'occasion de la Journée internationale d'action pour la santé des femmes, célébrée le 28 mai de chaque année, un bilan accablant du secteur de la santé à l'échelle de la wilaya. Ainsi, dans ledit document dont Liberté détient une copie, les élus RCD mettent l'accent sur plusieurs carences et "défaillances" de la santé publique à Bouira, notamment le manque de prise en charge des malades, la vétusté de certaines structures de santé, le gel qui affecte certains projets et aussi les retards enregistrés dans la réalisation des hôpitaux de M'chedellah, Aïn Bessam et Bordj Okhris. "Le groupe RCD à l'APW de Bouira se démarque de la vision et de la stratégie de la santé publique à Bouira, marquée par le manque de volonté politique", est-il indiqué en préambule. Les rédacteurs de la déclaration font état ensuite de plusieurs "anomalies" signalées dans certaines localités de la wilaya où, selon ces élus, la santé publique serait inexistante. "La santé rurale est marginalisée dans plusieurs localités de la wilaya. Les localités enclavées sont en danger et hors réseau de la santé publique. Les salles de soins sont à l'abandon. Plusieurs villages restent sans médecins, sages-femmes, ambulances médicales et autres moyens indispensables", dénoncent-ils. Dans la foulée, les signataires de cette déclaration attirent l'attention des autorités locales sur le "cauchemar" que vivent les parturientes au sein des diverses maternités de la wilaya où, selon eux, le fait d'accoucher dans une maternité à Bouira relèverait de l'exploit, voire du miracle. "La maternité et l'enfance ont droit à l'aide et à une assistance spéciale, stipule l'article 25 de la Déclaration universelle des droits de l'Homme. L'article 10 du pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels insiste sur la protection spéciale avant et après la naissance des enfants", est-il mentionné. Un peu plus loin, les élus RCD à l'APW de Bouira évoquent la "politique du bricolage", au sujet du projet de l'hôpital de M'chedellah, l'hôpital Mohamed-Boudiaf et autres structures de santé à travers la wilaya. "Le système de santé dans notre wilaya est malade de l'irresponsabilité du pouvoir et sa vacance", tranchent-ils, tout en soulignant que la problématique de la fuite des médecins spécialisés est toujours d'actualité à Bouira, au même titre que la défaillance des scanners au niveau des EPH de Bouira et Lakhdaria. "Notre groupe exige des responsables locaux la garantie d'accès de tous et partout à la santé, la veille permanente sur le bon fonctionnement de toutes les structures de santé publique", exhortent-ils. RAMDANE BOURAHLA