Durant les deux premières semaines du mois de Ramadhan, plus de 5 millions de quintaux de fruits et légumes ont été commercialisés à travers le territoire national. L'Algérien a consommé, chaque jour, plus de 800 grammes de produits alimentaires et de fruits et légumes. Jusque-là, il a été vendu quelque 400 000 quintaux de viandes rouges et blanches. Ce sont quelques estimations avancées par l'Association nationale des commerçants et artisans (Anca) qui parle d'une hausse de 25 à 30% de la demande pendant les 14 jours du Ramadhan, par rapport au mois précédant le mois sacré. Le consommateur algérien, avance cette organisation, dépense annuellement presque 42% de son salaire dans les produits alimentaires. Au mois de Ramadhan, ce taux atteint les 60%. Interrogé à propos de la chute des prix sur le marché qu'il a prévue au bout des 4 premiers jours du mois de jeûne, le président de l'Anca, Hadj Tahar Boulenouar, avoue qu'une "baisse moyenne de 30 DA a été enregistrée ces derniers jours, à travers le pays". C'est le cas de certains légumes dont les prix ont, selon lui, dégringolé de plus de 50 DA. "Pas comme la baisse que nous avons prédite, bien entendu", reconnaît-il. Pour le premier responsable de cette organisation, les fortes pluies qui se sont abattues ces derniers jours sur plusieurs wilayas ont réduit le volume de l'offre en fruits et légumes dans la majorité des marchés de gros. "Cette diminution de l'offre a provoqué la hausse de la demande qui a fatalement engendré une augmentation inexorable des prix", explique-t-il. La tomate, qui était affichée au début à 170 DA/kg, est proposée actuellement à 110 DA, avoue-t-il. Mais elle reste quand même chère. La mercuriale de la matinée d'hier à l'échelle nationale (marchés de gros) indique que la pomme de terre était, précise M. Boulenouar, à 60 DA, la courgette à 120 DA, les haricots verts entre 180 et 200 DA, la pastèque à 60 DA, les pêches et les abricots respectivement à 200 DA et à 150 DA... Préférant parler d'estimations, le président de l'Anca prévoit une baisse progressive des prix dès la mi-Ramadhan jusqu'à atteindre 50%. Il appuie ses dires sur la "baisse de la demande de 10 à 15% sur les produits alimentaires, attendue dès la deuxième quinzaine du mois sacré". Mieux, la période s'étalant de mai à août, est, selon lui, celle des récoltes qui viendront augmenter l'offre. L'autre argument mis en exergue a trait à la réorientation de la demande des consommateurs de l'alimentation vers les préparatifs de la fête de l'Aïd où les dépenses concernent l'habillement et les composants des gâteaux. Cela dit, toutes ces perturbations constatées sont dues également au déficit en marchés de proximité évalué à 600 unités. Ceux-ci, contribueront de manière sensible dans la baisse du phénomène de la spéculation et mettront fin, par voie de conséquence, aux augmentations dépassant parfois 100% des tarifs des produits entre le producteur et le détaillant. Une pratique à laquelle s'adonnent des intervenants indélicats et opportunistes entre ces deux principaux acteurs. Outre ces espaces commerciaux communaux ou régionaux, la baisse et la stabilité des prix passent aussi par une augmentation impérative de la production pour garantir une offre suffisante sur le marché. Et l'un des facteurs qui favorise la hausse de la production, est l'utilisation plus intense de la plasticulture et le développement de l'activité de transformation. B. K.