Le traitement des enfants de migrants suggère la prise en charge de leurs mamans sur tous les plans. Des représentants de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) ont répondu, hier, aux organisations non gouvernementales (ONG) qui avaient accusé ouvertement l'Algérie d'avoir maltraité les migrants, notamment les femmes et les enfants, lors des opérations de rapatriement. Devant un parterre composé de représentants des médias et de la société civile, le représentant de la Police judiciaire à la DGSN, le commissaire Khaled Boudemala, a indiqué que "les enfants des migrants sont traités dans le strict respect des droits de l'enfant en Algérie. Nous avons, dans chaque wilaya, un bureau chargé de recenser ces enfants, notamment ceux qui sont versés dans les réseaux spécialisés dans la mendicité. L'Etat algérien consent des efforts immenses dans le sens où les enfants des migrants jouissent de leurs droits fondamentaux et bénéficient d'une prise en charge appropriée conformément aux conventions internationales que notre pays a ratifiées". Lors du Forum dédié à célébration du double anniversaire des journées mondiale et africaine de l'enfant, un autre représentant de la Police judiciaire à la DGSN a affirmé que "la DGSN accorde une priorité absolue à la prise en charge des enfants, en général, et des enfants des migrants, en particulier. L'Algérie est une terre d'accueil et non de refoulement. Les réfugiés jouissent pleinement de leurs droits conformément à la loi. Nous n'avons jamais recouru aux méthodes répressives contrairement à ce qui se dit çà et là". Pour cet officier supérieur, le traitement des enfants de migrants suggère la prise en charge de leurs mamans sur tous les plans. "Ils sont pris en charge même sur le plan de la santé et de la scolarité. Durant la première phase, on intervient pour les recenser et les conduire dans les centres spécialisés. En cas de récidive, c'est-à-dire si l'enfant est exploité dans une quelconque œuvre malveillante, comme la mendicité, on le garde au niveau du centre où il bénéficie d'une prise en charge très appropriée et adaptée, sans pour autant priver sa maman de sortir." Abordant la stratégie nationale de la protection des enfants, M. Boudemala a révélé que les 50 brigades de prise en charge des personnes vulnérables ont recensé plus de 86 000 appels sur le numéro vert dédié au signalement des fugues, des disparitions et des kidnappings d'enfants, dont 20 116 appels au niveau des wilayas de l'Est, 19 321 appels du Centre et plus de 1 500 autres appels de l'Ouest. Selon une récente étude réalisée par la DGSN, les services de la Police judiciaire ont recensé, à fin 2017, 5 423 délinquants, dont 5 205 garçons et 218 filles, alors que 6 008 enfants sont victimes d'agressions, d'abus sexuels et d'exploitation. Le conférencier, qui tire la sonnette d'alarme, a précisé que 771 sujets sont âgés de moins de 10 ans, alors que les enfants âgés entre 13 et 16 ans occupent la tête du peloton avec 2 029 sujets. Et si les agressions sexuelles ont connu une hausse pour atteindre 1 731 cas, les coups et blessures volontaires ont atteint un seuil astronomique de 3 661 cas. "Le phénomène prend des proportions alarmantes. Les parents et la société civile doivent s'impliquer davantage pour faire face aux fléaux qui gangrènent la vie de nos enfants, notamment sur Internet", dira encore M. Boudemala. En ce sens, il révélera que l'Algérie a enregistré, durant la même période, près de 4 000 enfants en danger, dont 2 232 garçons et 1 163 filles. FARID BELGACEM