"Nous avons consulté les hautes autorités du pays avant d'opérer ces changements", a précisé Ould Abbes. Le Front de libération nationale (FLN) s'est doté, depuis hier, d'un nouveau bureau politique. La cérémonie d'installation a été présidée, hier, par le SG du parti, Djamel Ould Abbes. Sur les 19 membres que comptait le BP sortant, hérité de l'époque d'Amar Saâdani, seuls 4 ont survécu au remaniement. Il s'agit de Leïla Tayeb, Mahmoud Guemmam, Ahmed Boumehdi et de Saïd Bendaïda. Ce grand ménage opéré par le SG du FLN au sein de son bureau politique intervient quelques jours seulement avant la rencontre du comité central du parti, annoncée pour le mois de juin. Il intervient également en prévision de l'élection présidentielle prévue au printemps prochain. Si un tel changement au sein d'une structure importante comme le BP ne peut être dénué de calculs et de manœuvres, Ould Abbes s'en défend et tente de s'en remettre "aux hautes autorités" du pays, qui auraient, selon ses dires, dicté ce changement. "Nous avons consulté les hautes autorités du pays avant d'opérer ces changements", a répété maintes fois le SG du FLN, soulignant que ce renouvellement du BP est également "une manière pour nous de mettre en application le slogan du dernier congrès qui évoque le rajeunissement et le renouveau des structures du parti". Parmi les nouveaux arrivés au BP, on note l'actuelle ministre de la Solidarité, Ghania Eddalia, l'ancien chef de cabinet d'Abdelmalek Sellal, Mustapha-Karim Rahiel, l'ancien ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, l'actuel chef du groupe parlementaire du parti, Saïd Lakhdari, et Saïda Bounab, Mohamed Bouabdallah, Nacer Latrèche, Boualem Bousmaha, Ahmed Boudalia, Fouad Sebouta, Ahmed Kherchi, Mohamed Nadjem, Mohamed Boudaoud, Goubi Adem et Mohamed Meliani. Plusieurs d'entre les nouveaux membres du BP, quinquagénaires, furent des députés du parti unique durant les années 80. Lors de sa prise de parole, Ould Abbes a réitéré son soutien "total et sans conditions" au chef de l'Etat, dont un bilan de ses deux décades de règne est en préparation au sein de l'ex-parti unique. Il a appelé, au passage, "tous les militants du FLN à faire du Président et de son programme une ligne rouge". Dans ses hommages répétés au chef de l'Etat, Ould Abbes n'a pas manqué d'égratigner le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, à qui il reproche l'introduction dans l'avant-projet de loi de finances complémentaire pour 2018 de la concession des terres agricoles aux étrangers. Ould Abbes a salué "la perspicacité" de Bouteflika face à cette tentative "d'attenter à un principe de la Révolution". Mohamed Mouloudj