Tout en maintenant le boycott des gardes dans les hôpitaux Les résidents réitèrent leur offre de dialogue Le maintien du débrayage des futurs spécialistes dans les services et dans les urgences des hôpitaux semble être la seule voie possible face à l'indifférence affichée par la tutelle. En attendant une solution "concrète et juste" à la crise qui perdure dans les hôpitaux, les médecins résidents décident de poursuivre leur mouvement historique de grève qui a pulvérisé tous les records des mouvements sociaux enregistrés jusque-là. Ils maintiennent également le mot d'ordre de la suspension des gardes dans les hôpitaux, et ce, depuis le 29 avril dernier. Dans un communiqué rendu public, hier, le Collectif autonome des médecins résidents algériens lance un appel à l'ensemble des futurs spécialistes pour rester mobilisés dans le cadre du mouvement de protestation jusqu'au dénouement total du conflit. Le Camra appelle en même temps les résidents à maintenir leur engagement envers "leur cause". Les médecins grévistes, qui restent, disent-ils, "conscients de la justesse de leur cause", gardent, néanmoins, espoir que "le dénouement de la crise sera pour le meilleur" pour la corporation. Le Camra a réitéré, hier, encore, "son entière disposition au dialogue, aux négociations et aux propositions concrètes, afin de trouver une entente juste et digne de ce mouvement historique". Le maintien du débrayage des futurs spécialistes dans les services et dans les urgences des hôpitaux semble être la seule voie possible face à l'indifférence affichée par la tutelle. En effet, la dernière offre de sortie de crise proposée le 27 du mois précédent par le Camra n'a pas encore eu l'impact escompté au niveau de la tutelle. Les résidents en sciences médicales ont, d'ailleurs, appelé, au lendemain de la réunion du bureau national du Camra à Constantine, les ministres de l'Enseignement supérieur et de la Santé pour l'ouverture de nouvelles négociations "fructueuses" pour dénouer la crise. Pour cela, les médecins grévistes ont proposé de mettre fin au boycott des gardes dans les services ou dans les urgences des CHU, et ce, à partir d'hier 3 juin. Cette décision, comme preuve de bonne foi, a été votée par le bureau national lors de la réunion du 27 mai à Constantine, tout en posant des préalables. Ils ont, notamment, exigé la reprise du dialogue avec les deux tutelles concernées par les revendications du Camra, et cela, avant la date du 3 juin, puis c'est le 3 de chaque début de mois que les listes des gardes sont établies par les chefs de service. Cependant, cet appel au dialogue des futurs spécialistes est resté jusqu'à hier en fin de journée sans écho. Rappelons que le ministre de la Santé a dit, la semaine passée au Conseil de la nation, ignorer la teneur de la proposition de sortie de crise du Camra. "Je ne suis au courant de rien", avait-il répondu aux journalistes en marge de la séance de présentation du projet de loi sanitaire devant les sénateurs. Le premier responsable du secteur avait fait savoir à une délégation de résidents, lors d'une entrevue informelle à la mi-mai, que la reprise du dialogue est conditionnée par la reprise des gardes dans les hôpitaux. Cette offre de dialogue "concomitante" a été rejetée par le bureau national du Camra. Néanmoins, les observateurs de la scène nationale n'excluent pas que la médiation menée par une personnalité politique connue, et cela, sous l'égide de la présidence de la République, pourrait débloquer la situation, en réunissant les deux parties en conflit autour d'une table, d'autant que les délégués du Camra ont réitéré leur attachement au dialogue qui résoudra définitivement cette crise inédite. H. H.