Ils appellent les ministres Mokhtar Hasbellaoui et Tahar Hadjar à l'ouverture de nouvelles négociations, de nature à contribuer à dénouer la crise qui couve depuis six mois dans les CHU. Le bras de fer opposant les médecins résidents au ministère de la Santé pourrait connaître son épilogue dans les tout prochains jours. En effet, les résidents en sciences médicales viennent de faire une nouvelle offre de sortie de crise et annoncent, comme une preuve de bonne foi, la reprise des gardes dans les hôpitaux à partir de dimanche prochain, tout en posant des préalables. Ils exigent entre autres l'ouverture de nouvelles négociations "fructueuses", avant la date du 3 juin. En fait, les préludes à la fin d'une crise qui couvait dans le secteur de la santé depuis six mois ont été esquissés lors de la dernière réunion du bureau national du Camra, qui s'est tenue vendredi dans la soirée à Constantine. Selon un communiqué rendu public hier, les blouses blanches en grève ont réitéré leur disponibilité à la reprise du dialogue et exprimé la volonté "à la reprise de la participation à l'activité de garde à partir de 3 juin 2018 conditionnée par des négociations fructueuses avant cette date, un dénouement total de la situation serait même envisageable en cas de propositions satisfaisantes". Cette nouvelle décision est motivée, dit-on, par le souci de faire valoir l'esprit du dialogue qui "permettrait une issue favorable à cette situation". La nouvelle offre du Camra, qui n'exclut pas un dénouement total au conflit, passe indubitablement par l'organisation d'un dialogue "sincère pour une solution satisfaisante au conflit" avec les deux départements de tutelle, soit la Santé et l'Enseignement supérieur, puisque la plateforme de revendications des résidents traite simultanément des questions socioprofessionnelles et de problèmes pédagogiques. Il ne faut pas perdre de vue à ce titre que les futurs spécialistes ont tiré la sonnette d'alarme sur la qualité de la formation dispensée, qui reste, dit-on, médiocre. Ce cri du cœur des résidents renseigne bien sur l'esprit de responsabilité et le dévouement qu'ils ont pour ce métier noble et difficile à la fois. Le volet formation a été, semble-t-il, occulté dans les réponses formulées par les pouvoirs publics, après 16 rounds de négociations. Le département de Hasbellaoui avait avancé, rappelons-le, des solutions liées au service civil toute en maintenant son caractère obligatoire, comme il a été mentionné dans la nouvelle loi sanitaire adoptée le 30 avril dernier par l'APN, alors que l'abrogation du caractère obligatoire du service civil constituait le cheval de bataille des résidents. Le ministre avait proposé entre autres la modulation de la durée de service assortie d'une prime d'installation et d'indemnités mensuelles oscillant entre 20 000 et 60 000 DA selon la région d'affectation. Pour le Camra, un dialogue "fructueux" sous-entend que les deux départements ministériels de Pr Hasbellaoui et de Tahar Hadjar soient interpellés pour faire des propositions "satisfaisantes" et faire montre de bonne volonté pour résoudre la crise depuis des mois dans les CHU qui sont sous haute pression, puisque les solutions "intermédiaires" de la tutelle n'ont fait qu'envenimer la "situation pathologique" des hôpitaux. Des médecins généralistes sont recrutés pour remplacer au pied levé des spécialistes en formation. L'on se demande si cette offre de fin de crise conditionnée ne risque pas de se heurter au refus de la tutelle de santé, puisque le ministère de la Santé avait fait, il y a 15 jours, une proposition de reprise de dialogue "concomitante" que les résidents ont rejetée. Hanafi H.