Pour la première fois depuis sa nomination à la tête de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour évoque ses ennuis judiciaires dans un média algérien. L'ancien P-DG de BRC revient sur son arrestation, sa libération de prison et ses relations avec Chakib Khelil. Dans un entretien accordé au Quotidien d'Oran, Abdelmoumen Ould Kaddour accuse clairement le DRS, le Département de renseignement et de sécurité, d'avoir comploté "pour casser Chakib Khelil" parce que l'ancien ministre de l'Energie et des Mines "n'a jamais accepté que le DRS s'implique dans la gestion des entreprises affiliées à Sonatrach, encore moins dans son ministère". Mais selon la journaliste, il s'agit plus de "conviction". Ould Kaddour ne donne donc pas d'informations précises. Il en est de même lorsque le P-DG de Sonatrach est interrogé sur les raisons qui ont poussé la justice à le condamner à 3 ans d'emprisonnement. "On m'a sorti de prison comme on m'y a fait entrer, sans aucun papier, sans aucun dossier", a simplement indiqué Ould Kaddour qui confirme qu'il a été accusé d'espionnage. "J'ai été jugé pour espionnage alors que BRC avait construit le siège de l'état-major de l'armée ! N'est-ce pas contradictoire ?", s'est encore interrogé celui qui a présidé aux destinées de de la société Brown and Root Condor (BRC) de 2002 à sa fermeture définitive en 2007. Ould Kaddour note que BRC avait construit le Centre de criminologie de Bouchouaoui, le siège du ministère de l'Energie, les hôpitaux d'Oran et de Constantine, le Centre d'expertise et des grands brûlés d'Aïn Naâdja. "On traitait de gros projets, et qui dit gros projets dit grosses sommes d'argent, on nous en voulait, les tentations", se rappelle-t-il. Créé au milieu des années 1990, BRC était un le fruit d'une association entre Sonatrach et l'américain KBR, une filiale d'Haliburton. Dès le début des années 2002, une série de scandales financiers éclaboussent l'entreprise. Ses dirigeants sont accusés de surfacturations et de détournements de fonds. Ould Kaddour a été condamné par le tribunal militaire de Blida "pour espionnage" à 3 ans de prison ferme. A. Boukhlef