Les délégués du Collectif autonome des médecins résidents algériens animeront, ce matin, une conférence de presse à Alger pour donner des éclaircissements sur le mouvement de débrayage qui vient d'entamer son septième mois. À en croire des sources proches du Camra, la question de la reprise ou le maintien de l'arrêt des gardes dans les hôpitaux qu'observent les résidents depuis 29 avril dernier sera nécessairement être abordé lors de ce rendez-vous avec les représentants de la presse nationale. Le problème de la suspension du service minimum, qui n'a pas été sans conséquences sur le fonctionnement des hôpitaux, a été, depuis le début, un préalable pour la reprise des négociations entre les deux parties en conflit, le ministère de la Santé et le Camra. Les résidents en sciences médicales ont fait, la fin du mois précédent, une offre de sortie de crise, en annonçant la reprise des gardes dans les hôpitaux. Pour ce faire, ils avaient exigé, au préalable, l'ouverture de nouvelles négociations "fructueuses" avec les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur, et ce, avant la date du 3 juin. Cependant, les deux tutelles n'ont pas bronché. L'appel au dialogue des futurs spécialistes est resté sans écho. Pour sa part, le ministre de la Santé a fait savoir, le 15 mai dernier, à une délégation de résidents, que la reprise du dialogue est conditionnée par la reprise des gardes dans les hôpitaux. Le Camra a rejeté cette offre de dialogue "concomitante" du ministère. Depuis, et face à l'indifférence affichée par la tutelle, les médecins grévistes ont poursuivi l'arrêt des gardes. Cependant, des membres du Camra n'excluent pas, selon nos sources, de faire preuve, une nouvelle fois, de bonne foi, en annonçant la reprise du service minimum, et ce, pour mettre la tutelle devant le fait accompli et d'entamer, du coup, des négociations "fructueuses". D'ailleurs, les représentants du Camra devaient se réunir hier en soirée pour se prononcer sur cette question des gardes. Lors de ce nouveau rendez-vous avec la presse, les membres du Camra devront revenir sur ce mouvement de débrayage historique. La question du devenir du diplôme d'études médicales spécialisées (DEMS) sera certainement abordé aujourd'hui, puisque le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique vient de rendre public un nouveau planning des examens du DEMS, soit entre le 1er et le 19 juillet prochain. Rappelons, au passage, que les résidents demsistes concernés ont déjà boycotté deux sessions de DEMS, celles de janvier et d'avril derniers. Les résidents de quatrième année concernés avaient alors refusé de composer dans un climat de protestation de grève. Selon un communiqué rendu public hier, les résidents devront expliquer les raisons du blocage des discussions et des négociations avec les deux ministères concernés par le conflit. Ils annonceront, par la même occasion, les actions à entreprendre et décider de la suite à donner à leur mouvement. H. H.