"Chaque jour que le citoyen Merzoug Touati passe en prison est un jour de trop et entache un peu plus le bilan de l'Algérie en termes de droits humains", a estimé Me Kader Houali, militant des droits de l'Homme et membre du collectif de soutien au blogueur. Un rassemblement de soutien au blogueur Merzoug Touati, poursuivi pour "espionnage" et condamné à une peine de 10 ans de prison ferme, assortie d'une amende de 50 000 DA, a été organisé, avant-hier soir, vers 22h, à la placette de l'Olivier de Tizi Ouzou, à l'initiative d'Amnesty International Tizi Ouzou et de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (Laddh). Les manifestants avaient notamment exhibé des pancartes appelant à la libération sans condition du blogueur et allumé des bougies avec lesquelles ils ont formé symboliquement le mot "Liberté". Tout en appelant à la mobilisation et à éviter toute récupération politique de l'affaire, qui doit rester juridique, a-t-il précisé, Me Kader Houali, militant des droits de l'Homme et membre du collectif de soutien à Merzoug Touati, et dans une déclaration lue à la foule, est revenu sur l'affaire Touati, en expliquant que "le blogueur a été accusé d'intelligence avec l'ennemi et d'atteintes aux intérêts économiques et politiques du pays alors qu'il n'est qu'aide-maçon". Reprenant dans la même déclaration les propos de Haba Morayef, directrice régionale de la région Mena à Amnesty International, Me Houali a réaffirmé que "chaque jour que le citoyen Merzoug Touati passe en prison est un jour de trop et entache un peu plus le bilan de l'Algérie en termes de droits humains. Il est absurde qu'un post exprimant une opinion pacifique sur facebook puisse entraîner une condamnation à 10 ans. Le détenu d'opinion Merzoug Touati incarne les rêves d'une génération dans un pays où la liberté d'expression est régulièrement mise à mal". Pour les rédacteurs de la déclaration, "cette condamnation est une atteinte grave à la liberté d'expression en violation du droit constitutionnel pourtant garanti par l'article 48/49/50 de la Constitution algérienne et aux conventions internationales signées par l'Algérie, notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1996". Et de renchérir : "Convaincus de l'innocence du jeune blogueur, nous nous sommes constitués en collectif pour sa libération, et nous dénonçons avec rigueur un dossier d'instruction exclusivement à charge et un procès inéquitable." Et en conclusion, les membres d'Amnesty International et de la Laddh ont jugé qu'"en luttant pour le respect de la Charte universelle des droits humains, nous construisons un rempart aux atteintes liées aux libertés individuelles". Il est à rappeler que le procès en deuxième instance du blogueur Merzoug Touati est prévu pour le 21 juin à la cour de Béjaïa. K. Tighilt