Le Front Polisario a déposé, vendredi, un nouveau recours en annulation contre la décision du Conseil de l'Union européenne (UE), qui autorise la Commission à ouvrir des négociations avec le Maroc pour étendre l'accord de pêche UE-Maroc au Sahara occidental et à son espace maritime, a annoncé hier M'hamed Khadad, membre du secrétariat du Polisario. "Face à l'incapacité de la Commission européenne à assurer le respect des arrêts de la Cour, le Front Polisario n'a d'autre choix que de saisir, à nouveau, les juridictions de l'UE, au nom du peuple du Sahara occidental, pour demander l'annulation des négociations en cours", a écrit M. Khadad, également ministre chargé de la coordination avec la Minurso dans une déclaration. "Ces négociations violent le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental, et les droits y relatifs, se tenant dans le cadre de la politique annexionniste du Maroc", a dit M. Khadad, ajoutant qu'"elles ne pourront que déboucher sur un nouvel accord illégal". Cette décision a été prise le 16 avril dernier par le Conseil de l'UE, autorisant la Commission à ouvrir des négociations avec le Maroc pour étendre l'accord de pêche UE-Maroc au Sahara occidental et à son espace maritime, alors que, rappelle M. Khadad, les arrêts du 21 décembre 2016 et du 27 février 2018, de la Cour de justice de l'UE condamnent définitivement cette pratique. Il a souligné que pour le peuple du Sahara occidental, le préjudice subi est considérable. Non seulement les revenus générés par ces accords ont permis aux forces marocaines d'occupation de financer leur politique annexionniste, mais l'UE a également contribué à cette politique, en subventionnant directement l'implantation d'infrastructures marocaines en territoire sahraoui occupé. De plus, prolongeant inutilement les souffrances du peuple du Sahara occidental, mettant à mal les efforts de l'envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies, Horst Köhler, car, tant que l'UE traitera le Sahara occidental comme un prolongement du Maroc, ce dernier refusera toute négociation directe avec le Front Polisario. R. I./Agences