Le président du Conseil de l'Ordre des pharmaciens, Lotfi Benbahmed, admet que les officines, les distributeurs, les producteurs, les importateurs, tout le monde, précise-t-il, et surtout les malades, souffrent d'une indisponibilité chronique d'un certain nombre de produits. La liste, ajoute-t-il, «s'élargit et se rétrécit» en fonction des jours, des semaines, des arrivages et non arrivages. Cette situation est vécue, fait-il remarquer, très difficilement par les prescripteurs, les pharmaciens et les malades et, souligne-t-il, la problématique de cette situation est souvent identifiée par les laboratoires dans les mesures de restrictions quantitative. Il rappelle que jusqu'à il y a quelques années, il n'y avait pas de restrictions quantitatives, or aujourd'hui, fait-il constater, les quantités sont rationnées dans un marché en pleine évolution avec la prise en charge selon les orientations des pouvoirs publics de plus en plus de pathologies qui coûtent de plus en plus chers, comme le cancer ou toutes les maladies chroniques. Ces restrictions ont un impact, dit-il, sur les stocks de sécurité. Il est préférable, affirme-t-il, d'avoir des médicaments essentiels sur le marché que de voir des paquets de biscuits ou le téléphone portable dernier cri ou le dernier parfum qui fait son lancement sur le marché algérien. D'autant plus que près de 55% de nos médicaments sont produits localement, que cette industrie pharmaceutique emploie des dizaines de milliers de personnes que ce soit dans la production, dans les services, dans l'officine, dans la distribution, et qu'en temps de crise, elle devient un des relais de croissance pour notre économie, de diversification des revenus avec l'export. A propos des médicaments ciblés par les restrictions et qui manquent, il signale qu'il y a des produits, le président du Conseil de l'ordre des pharmaciens reconnait qu'il en existe certains dont les prescripteurs pourraient bien se passer, comme certains fortifiants, mais, poursuit-il, il y a aussi des médicaments dits essentiels qui sont au nombre de plus d'une centaine, et ce nombre varie selon les arrivages et les quantités qui distribuées. Il précise qu'il ne s'agit pas de pénurie mais d'insuffisance d'approvisionnement par rapport surtout à la demande des malades, par rapport aussi au nombre de pharmacies. Parmi les produits manquant où en «insuffisante d'approvisionnement chronique», Lotfi Benbahmed cite ceux utilisées, par exemple, pour des examens ophtalmologiques ; les corticoïdes en injectable manquent de même, ajoute-t-il, que ceux destinés aux traitements en oncologie et en diabétologie ; pour la plupart des classes thérapeutiques, certains produits sont en insuffisance chronique. C'est une situation qui devient inquiétante, car, explique-t-il, nous devrions être dans une période, après la signature des programmes, où il ne devrait pas y avoir d'insuffisance d'approvisionnement. Il mise en place. Il estime que seule l'Agence du médicament peut apporter la régulation, pour peu qu'elle ait les moyens humains et matériels, elle pourra le faire à partir de 2018, étant dans une phase de mise en place actuellement. Sans citer nommément les organismes responsables de ces restrictions, Lotfi Benbahmed évoque les instruments de régulation et appelle les pouvoirs publics à leur donner les instructions nécessaires pour que ces derniers pallient aux insuffisances d'approvisionnement et à prendre en compte les stocks de sécurité. Dans le cas où cette situation n'est pas rapidement maitrisée, il tient à mettre en garde contre la résurgence de phénomènes spéculatifs entourant les produits de traitement, qui existaient auparavant, telle l'importation illégale de dérivés apparentés à de la contrefaçon, dangereux et préjudiciables à la santé publique. Il faut combattre ces pratiques par la structuration du marché. Pour Le président du Conseil de l'ordre des pharmaciens, les solutions existent, notamment plus de moyens de régulation, la création d'un système d'alerte qui permet d'anticiper sur les problématiques de rupture.