Les candidats libres à la session 2018 de l'examen du baccalauréat représentent quelque 40% des 709 448 candidats, a indiqué, hier, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, annonçant qu'une proposition sera faite dans le but de limiter à l'avenir leur nombre. Mais la ministre entend prendre des décisions pour réduire ce taux impressionnant. "Pour l'instant, les candidats libres passent le bac autant de fois qu'ils le veulent, mais dans le cadre de la réorganisation (des examens) une proposition sera faite de manière à donner la possibilité à ces candidats de ne passer le bac que deux fois et de jouer sur le taux d'inscription à partir de la 3e tentative pour les candidats libres qui représentent 40% des 709 448 candidats à la session 2018", a indiqué Mme Benghabrit qui s'exprimait sur les ondes de la Radio nationale. Selon la ministre, le constat fait ressortir un taux d'absentéisme pour cette catégorie "extrêmement important se situant entre 30 et 35%", constituée "d'une population extrêmement hétérogène". Mme Benghabrit a expliqué qu'il y a parmi ces candidats "ceux qui passent le bac pour la 10e ou la 15e fois, alors que d'autres repassent le bac pour obtenir la moyenne qu'ils souhaitent de façon à pouvoir opter pour la spécialité désirée", révélant également qu'"il y a parmi ces candidats des fonctionnaires qui s'inscrivent à l'examen pour bénéficier de 5 jours de congé". Par ailleurs, la ministre a fait savoir que le nombre des candidats aux besoins spécifiques avoisine les 400, précisant qu'il s'agit de 216 non-voyants et 169 handicapés moteurs. Le bac 2018, qui débute aujourd'hui, est au centre des préoccupations d'un gouvernement obnubilé par la fraude d'où le renforcement de mesures de sécurité draconiennes mises en place pour éviter la réédition du scénario des sessions précédentes, notamment celle de 2016 où l'examen a été marqué par des fuites de sujets. Pour parer à cela, la préparation du baccalauréat de 2018, entamée dès le mois d'octobre dernier, a consisté en un ensemble d'aspects pédagogiques, organisationnels et sécuritaires, où la dimension sécuritaire se taille la part du lion. Ce travail, mené dans le cadre de groupes interministériels, a nécessité une préparation qui se présente sous la forme de mesures destinées à assurer un "verrouillage" du processus, qui va de l'élaboration des sujets jusqu'à leur distribution aux candidats, en passant par leur acheminement. Ce qu'a détaillé, dans une rencontre avec la presse, la ministre de l'Education nationale Nouria Benghabrit, en citant d'abord, sur le plan pédagogique, l'amélioration de la conception des sujets, mais aussi, la mise en place d'un bunker pour le confinement des inspecteurs, ainsi que des médecins et de la sécurité. Il s'agit aussi de l'introduction d'une nouvelle mesure portant interdiction des visites officielles dans les centres d'examen pour l'ouverture des plis des sujets. Dans ce sillage, il a été décidé également la coupure de l'Internet durant la première heure de chaque épreuve et même un délestage sélectif de l'énergie électrique en faveur des centres d'examen situés notamment au sud du pays où la température est élevée, pour assurer le fonctionnement des climatiseurs. Autant de moyens qui, pour être efficients, nécessitent toutefois un accompagnement moral à travers l'indignation de la société contre la fraude, a souligné, à cet effet, la ministre. Elle a, par ailleurs, fait état de la réflexion engagée pour la réduction des épreuves du baccalauréat de cinq à trois jours, prévue dans le cadre de la réforme de cet examen et annoncé la prise en compte de l'évaluation des trois années de l'enseignement secondaire dans le bac à partir de 2020. A. R. [email protected]