Une coupure à chaque début d'épreuve appliquée depuis hier à l'entame de l'examen du baccalauréat a été fortement ressentie par les Algériens avec un impact sur l'activité des entreprises. Et si le citoyen lambda a exprimé sa désapprobation à travers la Toile, les entreprises, quant à elles, ont pris le taureau par les cornes et ont décidé de saisir l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT). "Il est impensable que le pays puisse garder sa crédibilité avec de telles actions", nous a déclaré, hier, Ali Kahlane, président de l'Association des opérateurs des télécoms alternatifs. Il nous confie, à ce titre, qu'"une plainte sera introduite aujourd'hui même auprès de l'ARPT et nous userons de tous nos droits pour protester contre de tels agissements qui ne sont aucunement profitables pour l'économie du pays". Visiblement très remonté contre cette décision, ce professionnel des télécoms s'interroge : "Comment peut-on bafouer ainsi tous les codes juste pour contrer la triche dans les examens, alors qu'il existe plusieurs autres moyens sans préjudices économiques ni atteinte aux droits des uns et des autres ?" L'interruption coûtera pas moins de 365 millions de dinars, selon une estimation issue du dernier rapport d'activité de l'ARPT, les données du CNRC et tenant compte du chiffre d'affaires réalisé en 2017. Pour les ISP, hors opérateurs mobiles et Algérie Télécom, la perte est estimée à 20,5 millions de dinars pour les 11 heures d'interruption sans compter le reste des entreprises nationales et internationales. "Il faudra voir les pertes de toutes les entreprises et ce n'est pas difficile à calculer. On pouvait bien se passer de ces pertes considérables en ces temps dits de crise économique", a insisté notre interlocuteur. Le plus curieux est que les clients de liaisons internet spécialisées n'ont pas subi ces coupures qui ont ainsi induit une concurrence déloyale avec les autres entreprises ; une concurrence qui n'avait pas lieu d'être. On compte parmi ces clients RED Med, Haliburton, Expo-Golf, TLS Contact, Natixis, BNP Paribas. "La discrimination ne s'arrête pas là", dénonce Ali Kahlane, qui déplore : "Il se peut qu'une entreprise soit cliente chez deux fournisseurs d'internet différents, comme c'est le cas pour HSBC. Alors, elle se retrouve sans connexion avec Icosnet et garde la connexion avec Algérie Telecom. Vous imaginez quel coup prend Icosnet pour son image ?" Un cas qui ne serait pas isolé tout comme l'est le système de réservation de billets (lignes aériennes) qui a causé, hier, une grave perturbation à l'aéroport international d'Alger. Une situation rocambolesque qui n'a pas échappé pas aux médias internationaux qui n'ont pas raté l'occasion de relayer l'information. Un état de fait qui pèsera lourd aussi dans le classement déjà peu enviable de l'Algérie dans les rapports internationaux du domaine, à l'image de celui de GITE Report (Global Information Technology Report)... Nabila SaIdoun