Résumé : Mehdi n'était pas dupe. Sa femme manigançait quelque chose. Elle était tout sucre, tout miel ce soir, et c'était contraire à ses habitudes. Après le dîner, Dalila le rejoint et lui demande de l'argent. Elle voulait faire quelques courses. Il se lève et prend son blouson pour fouiller dans ses poches. Il trouve quelques pièces de monnaies et les dépose sur la table basse, puis prend son porte feuille et l'ouvrit pour en retirer deux billets de 200 DA. Il soupire. -Je n'ai que ces billets sur moi. Je n'ai pas jugé opportun de récupérer la recette de la journée. -Tu as laissé de l'argent à la poissonnerie ? Il se gratte la tête. Il était chez Farida, et quand il avait terminé de réparer ses robinets, il avait omis de repasser à la poissonnerie pour vider son tiroir-caisse, comme il le faisait d'habitude. - Ne t'inquiète pas tu auras ton argent demain matin, Dalila. -Tout de même, par les temps qui courent, sait-on jamais ce qui pourrait se passer ! Il secoue la tête. -Il ne se passera rien. Combien veux-tu ? -2000 DA. -Bien. Nous allons régler ça. Tu passeras à la poissonnerie, et je te remettrai cette somme. -Vers quelle heure devrais-je passer ? -À l'heure qui t'arrangera. -Dans ce cas, je préfère passer aux premières heures de la matinée pour avoir le temps de revenir en ville et de faire mes courses. -À ta guise. Mais pense tout de même à laisser quelqu'un auprès de ta belle-mère. -Ma mère a justement prévu de passer, je vais lui demander de rester auprès d'elle jusqu'à mon retour. -Parfait. Moi, je pars très tôt pour livrer mes commandes, puis je reviens à la poissonnerie. Toutefois, si tu ne me trouves pas, demande à Nacer de te remettre la somme dont tu as besoin. Elle ne répond pas, mais lui jette un coup d'œil qui en disait long sur ses pensées. Le lendemain, une pluie fine tombait sur la ville. Mehdi sillonne quelques quartiers avec sa camionnette et livre son poisson, puis revient au parking. Il se gare et descend. À ce moment précis, Farida montait dans son véhicule. Il s'approche d'elle et ils se saluèrent, puis firent un brin de causette avant de se quitter. La jeune femme démarre, et Mehdi se rend à la poissonnerie. Cependant, il n'avait pas remarqué la femme qui l'avait suivi. Dalila se tenait à l'angle du trottoir. Elle était passée à la poissonnerie, mais comme son mari ne s'y trouvait pas, elle jugea opportun de l'attendre. En fait, elle n'avait besoin ni d'argent, ni de faire des courses. Elle voulait surveiller de près son Mehdi afin d'avoir le cœur net sur ses fréquentations, en particulier cette femme qu'il prétendait être une voisine et qui ne devait donc pas habiter trop loin de son étal commercial. Et la voici bien servie. À peine avait-elle remarqué la camionnette de Mehdi, garée au parking, que ce dernier s'était approché d'un autre véhicule pour saluer justement cette intruse. "Comment s'appelait-elle déjà ?" Dalila met une main sur sa bouche pour se rappeler de son prénom. "Elle s'appelle... Farida. C'est ça." (À SUIVRE) Y. H.