Nettement plus favorable à Mourad Bouzidi que celui prononcé en première instance, ce verdict pourrait constituer un prélude au dénouement de l'affaire du blocage du projet de Cevital qui a défrayé la chronique. La cour d'appel de Béjaïa a prononcé, hier, son verdict dans l'affaire opposant Mourad Bouzidi, porte-parole de la Coordination nationale des comités de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques, à l'ex-directeur général de l'Entreprise portuaire de Béjaïa (EPB), Djelloul Achour. En fait, il a été décidé de modifier le jugement rendu en première instance, le 2 janvier dernier, condamnant M. Bouzidi à trois mois de prison avec sursis pour avoir tenu des "propos diffamatoires" à l'encontre de l'ancien premier responsable du port de Béjaïa. Ainsi, la peine de trois mois de prison avec sursis a été annulée par l'arrêt rendu, hier, par la cour d'appel de Béjaïa qui maintient, toutefois, l'amende de 20 000 DA infligée au mis en cause par le tribunal de première instance. En tout état de cause, Mourad Bouzidi et ses camarades de la Coordination nationale des comités de soutien aux travailleurs de Cevital se félicitent de la décision de la cour d'appel de Béjaïa, estimant que "la forte mobilisation citoyenne suscitée par ce procès a finalement payé". "Annulation de ma condamnation à 3 mois de prison avec sursis. Victoire de la mobilisation citoyenne, merci à toutes et à tous. Vivement le déblocage de l'investissement !", a écrit M. Bouzidi sur sa page Facebook, hier matin, immédiatement après le verdict par la cour d'appel. Pour des observateurs de la scène politique locale, l'annulation de la peine de trois mois de prison avec sursis, initialement prononcée à l'encontre de Mourad Bouzidi, pourrait constituer un prélude au dénouement de l'affaire du blocage du projet de Cevital qui a défrayé la chronique, d'autant que cette décision intervient quelques jours après la nomination d'un nouveau directeur général à la tête du port de Béjaïa. C'est le cas de Me Djamel Benyoub, avocat et chef de groupe des élus RCD à l'APW de Béjaïa, qui nous a déclaré, hier, que "bien que cette décision de la cour d'appel soit un bon signe quant au dénouement de l'affaire de Cevital, nous devons continuer notre combat pour toutes les causes justes. J'appelle, encore une fois, les 43 élus de l'APW de Béjaïa, dont je fais partie, à nous pencher sérieusement sur ce dossier en adoptant une résolution claire, nette et précise, en faveur du déblocage du projet de Cevital à Béjaïa". Pour sa part, le militant Moussa Naït Amara, cadre du RCD à Béjaïa, s'estime "soulagé par cette annulation de la condamnation de notre ami Mourad Bouzidi", tout en assurant qu'"il n'y a que le combat pacifique qui puisse vaincre l'injustice". Et de conclure : "Vivement le déblocage de l'usine de trituration de graines oléagineuses de Cevital à Béjaïa." Pour rappel, le porte-parole de la Coordination des comités de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques avait été condamné en première instance, le 2 janvier 2018, à trois mois de prison avec sursis et à 20 000 DA d'amende, suite à la plainte pour "diffamation" déposée par l'ancien DG du port de Béjaïa, Djelloul Achour en l'occurrence. Ce dernier accusait Mourad Bouzidi de l'avoir "offensé" en tenant des "propos diffamatoires", lors de la marche citoyenne organisée le 2 juillet 2017, à Béjaïa. Non satisfait du jugement rendu par le tribunal de première instance, M. Bouzidi a décidé alors d'interjeter appel devant la cour de justice de la ville des Hammadites. Le procès en appel de cette affaire a été reporté une première fois, le 20 mai dernier, à la demande de la défense, puis une seconde fois, le 3 juin passé, à la demande de la partie plaignante. Kamal Ouhnia