Alors que l'opinion nationale est suspendue aux nouvelles autour de l'affaire de la cocaïne, des personnalités politiques tentent de faire "bouger les lignes" d'un statu quo mortifère. Quelques mois après le lancement de son mouvement politique, Nacer Boudiaf, fils de Mohamed Boudiaf, a annoncé hier son intention de briguer la magistrature suprême. L'annonce a été faite via son compte facebook, peu après avoir commémoré l'anniversaire de l'assassinat de son père sur les terres qui l'ont vu naître : Ouled Madhi, dans la wilaya de M'sila. Le choix du lieu de l'annonce n'est pas fortuit. Nacer Boudiaf semble y avoir été contraint après le refus des autorités locales d'Annaba d'accorder l'autorisation pour l'organisation des commémorations là où son défunt père a été assassiné. "À Aïn Madhi, devant une foule nombreuse parmi laquelle des moudjahidine et des médias, j'ai annoncé ma candidature pour l'élection de 2019 ainsi que mon projet national qui contient toutes les solutions à la crise provoquée par ce régime corrompu dont je rêve de débarrasser mon pays", écrit Nacer Boudiaf. Il soutient qu'il dispose des solutions à la crise multidimensionnelle qui secoue le pays. "Nous disposons de solutions pour réaliser la justice, élever le niveau de l'école, promouvoir l'économie, réaliser la démocratie et restituer la souveraineté au peuple algérien", explique-t-il. Nacer Boudiaf ne manquera pas de faire un clin d'œil à son défunt père à travers sa main tendue aux Algériens. "Ô grand peuple, voici ma main, tendez vos mains pour construire ensemble nos rêves et ceux des martyrs." Et comme son défunt père, il entend s'appuyer sur la jeunesse pour mener à bon port son projet. "Ce n'est pas mon projet, c'est le projet de toute cette jeunesse qui a renoué avec l'espoir en voyant pour la première fois l'homme de Novembre (...) Oui, toute la jeunesse, dans sa diversité politique, culturelle, économique et sociale, est en attente de lancer son projet qui est l'Algérie avant tout, pour mettre le système hérité de l'indépendance confisquée hors d'état de nuire, encore, au peuple et au pays", a indiqué dans les colonnes de Liberté, Nacer Boudiaf. Il est le second candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle après Fethi Ghares, porte-parole du MDS. "En ce 26e anniversaire de l'assassinat de Mohamed Boudiaf, le sentiment que j'ai, après les visites que j'ai effectuées dans les villages les plus reculés de notre beau pays, est que les graines qu'il a semées, en seulement 5 mois et 13 jours au pouvoir, ne vont pas tarder à bourgeonner. Il est parti en me laissant le message que si je voulais du blé, je devrais travailler un an, et pour un pommier, je devrais travailler dix ans. Mais si je voulais un homme, je devrais travailler toute une vie. Il a travaillé toute sa vie. Les hommes et les femmes qu'il a forgés vont s'exprimer dans mon projet, l'Algérie avant tout, qui va bientôt répondre aux aspirations du peuple, à savoir nettoyer l'Algérie et la faire sortir de l'enlisement dans lequel le système de l'indépendance confisquée a tenté de la faire plonger", a-t-il détaillé dans Liberté. Karim Kebir