Des Algériennes et Algériens, jeunes, moins jeunes, vieux et vieilles, ont tenu à répondre à l'appel lancé par le tout récent «Collectif des enfants de Boudiaf» crée par les deux infatigables Fatiha Hassanine et Danya Rouk pour rendre hommage au défunt président Mohamed Boudiaf à l'occasion du 21e anniversaire de son assassinat. Samedi, le drapeau algérien à flotté durant pas moins de deux heures non loin du lieu hautement symbolique de la capitale Française : la Tour Eiffel, plus précisément sur le parvis des droits de l'Homme de l'esplanade du Trocadéro. Des Algériennes et Algériens de tous âges, et même des étrangers, sont venus de toute la région parisienne, munis de portraits de feu Boudiaf et du drapeau algérien pour observer une minute de silence, pour déposer des fleurs blanches en hommage au président Boudiaf le symbole de tous les Algériennes et Algériens. Après avoir entonné l'hymne national, l'écrivain et maître de conférences Brahim Senouci prononce un discours très touchant devant l'assistance. «Nous sommes le collectif des enfants de Boudiaf et nous sommes ici sans aucune casquette politique. Nous voulons juste dire à Boudiaf que nous sommes là aujourd'hui pour lui et pour la vérité sur ce qui s'est passé un certain 29 juin 1992, nous resterons debout.» Brahim Senouci avait ensuite lu la biographie du défunt, Danya n'a pu dire un mot ce samedi là mais compte créer l'association des enfants de Boudiaf prochainement. La foule s'est dispersée comme prévue à 20h sans aucun incident. Dans un communiqué adressé à notre rédaction, le Collectif des enfants de Boudiaf revient sur la tragédie du 29 juin 1992 : «Il y a 21 ans jour pour jour, dans un tragique direct télévisé, Boudiaf était assassiné à Annaba par un des officiers chargés de sa propre sécurité. 21 ans plus tard, la vérité n'a toujours pas éclaté. Nous avons le droit de la connaître. Le peuple algérien l'exige. Il veut savoir comment et par qui «notre rêve» a été assassiné ; rêve d'une vie meilleure, rêve de voir l'Algérie entre les mains d'une nouvelle génération d'hommes et de femmes aux idéaux vertueux, rêve d'en finir avec la corruption, les passe-droits, la hogra. C'est ce rêve, celui de tout un peuple, que portait en lui Mohamed Boudiaf, qu'il agitait de ses longues mains aux doigts étonnamment fins dans les meetings devant des Algériens incrédules de retrouver en lui quelqu'un qui leur ressemble, qui les respectent. Un père protecteur, proche d'eux, qui leur parle dans une langue qu'ils comprennent et qui se donne pour ardente obligation de leur apporter un apaisement, en atténuant leurs divergences et respectant leurs différences. Pour leur garantir une paix durable, leur dessiner un horizon propice et leur rendre enfin leur dignité.» Les rédacteurs du communiqué précisent : «Afin de lui rendre hommage, des citoyens Algériens se sont rassemblés, en s'inspirant de l'idée du rassemblement initié par le défunt, au nom d'un collectif qui portera son nom et qui se fixera comme objectif de ressusciter ses idées, pour voir renaître «L'Algérie de Mohamed Boudiaf», en ayant comme base à leur démarche, la devise du défunt «L'Algérie avant tout». Avant de conclure : «Nous commémorons, en ce jour du 29 juin 2013, non la disparition de l'homme, mais la renaissance puis la permanence de son idéal. Ainsi nous interrogeons la mémoire du défunt, pour interpeller la conscience des vivants.»