Des politiciens et économistes ont appelé à Shouneh sur la mer Morte (Jordanie) à saisir l'opportunité de changements et à accélérer les réformes économiques et politiques dans le monde arabe, lors d'une conférence du Forum économique mondial (WEF) à laquelle a pris part la first lady américaine, Laura Bush. Les élections en Irak et dans les territoires palestiniens et la révolution du Cèdre (Liban) ont servi de toiles de fond à cette rencontre pilotée par Washington et dont le thème révèle que Bush tient toujours à son ambition de réformer le monde arabo-musulman. Faisant écho à cet acte de foi, le chef de la diplomatie irakienne, Zebari, a soutenu que les élections du 30 janvier dans son pays, les premières élections libres en 50 ans, ont constitué un tournant, pas seulement pour l'Irak, mais pour l'histoire de la région ! Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, devait faire lui profil bas, admettant que le chemin de la démocratie est l'unique pour les peuples arabes. Amr Moussa a rappelé l'évidence qu'un règlement du conflit israélo-palestinien était essentiel pour la stabilité dans le monde arabe mais en prenant soin d'indiquer que cela n'était pas une condition préalable au succès du processus de réformes ! Ce changement de ton est à lier avec les difficultés auxquelles doit faire face Moubarak pour sa succession. Amr Moussa est égyptien. Malgré ce net recul, la secrétaire d'Etat adjoint américaine pour les affaires du Proche-Orient, Elizabeth Cheney, ne s'est pas empêchée de dénoncer l'utilisation de la question palestinienne comme un leitmotiv. “Monsieur le secrétaire général, il est difficile de parler de consensus quand les peuples ne peuvent pas s'exprimer et donner leur opinion”, a-t-elle lancé à Amr Moussa. La fille du vice-président américain Dick Cheney a toutefois fait l'éloge des appels incessants pour la démocratie dans la rue arabe et estimé qu'il s'agit d'un vrai moment historique pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Laura Bush, l'épouse du président américain, faisant son baptême dans la diplomatie internationale, a évoqué la question de la femme dans le monde arabo-musulman. Des hommes d'affaires et des experts ont également appelé les Arabes à accélérer les réformes économiques pour ne pas rester à la traîne des autres pays. Les réformes sont inévitables dans les pays arabes pour éviter des crises et elles nécessitent en premier lieu une volonté politique et une libéralisation, a affirmé le forum. D. Bouatta