Une rencontre sur la reconstruction de l'Irak sous l'égide de l'ONU est prévue pour la semaine prochaine à New York. Plusieurs pays, y compris une délégation irakienne, vont prendre part à des discusions prévues autour de la reconstruction future de l'Irak. C'est le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, qui annonça, en marge du World Economic Forum (WEF, qui se tient en Jordanie), au terme d'un entretien avec l'administrateur américain en chef en Irak, Paul Bremer, la conférence que les Nations unies comptaient organiser à New York. Le secrétaire général de l'ONU espère que cette conférence «poussera les pays donateurs à être généreux», soulignant que la reconstruction «permettra de créer des opportunités de travail pouvant être réalisées par les Irakiens». Par ailleurs, il a préconisé l'adoption d'une «feuille de route» pour l'Irak, à l'instar de celle adoptée pour le processus de paix au Proche-Orient. «L'ONU doit coopérer avec les forces de la coalition, les Irakiens (doivent coopérer) pour établir un nouveau gouvernement irakien, et j'espère que les forces de la coalition vont bientôt élaborer une feuille de route pour l'Irak.» Une idée qui va en droite ligne avec la politique américaine qui consiste en la mise au point d'un plan de restructuration visant à faire entrer l'Irak dans l'économie de marché sans «porter préjudice à la population», par l'utilisation des revenus du pétrole afin de créer un «filet de sécurité social» tel qu'exposé par Paul Bremer, administrateur américain en chef, lors du forum économique mondial qui s'est achevé, hier, à Shouneh, en Jordanie. Pour ce faire, deux options sont à l'étude devant être axées sur l'utilisation des revenus du pétrole, dans le but de réduire la tension sociale prévisible et donner aux Irakiens «l'occasion de participer pleinement» à l'économie, sont proposées par l'administration américaine. M.Bremer a indiqué, en outre, que «les revenus pétroliers pourraient être déposés dans un fonds d'intérêt national» destiné à «financer les rémunérations des fonctionnaires et d'autres éléments d'un réseau de sécurité sociale». La seconde option retenue consiste en la distribution aux 24 millions d'Irakiens «d'une partie des profits des ventes du pétrole (...) comme dividendes, à l'instar du système appliqué dans l'Etat (américain) de l'Alaska», a ajouté M.Bremer, du fait que les exportations irakiennes pourraient générer 5,5 milliards de dollars par an. Un plan qui permettrait aux Etats-Unis de réaliser leurs plans, consistant en l'établissement d'une concurrence vigoureuse, une discipline fiscale et des taux d'inflation et d'intérêts bas, répondant ainsi favorablement aux recommandations de la Banque mondiale et du FMI. D'ailleurs, l'administration de l'Agence américaine pour le développement international (Usaid) a déjà choisi Bechtel, géant américain du bâtiment et des travaux publics, comme maître d'oeuvre pour le principal contrat, d'une valeur de 680 millions de dollars. En attendant que d'autres gouvernements occidentaux s'engagent à verser près de 1,2 milliard de dollars en assistance humanitaire. D'autres sommes pourraient être réunies à l'occasion de la tenue d'une conférence internationale sur la reconstruction de l'Irak, prévue à New York, la semaine prochaine. Ce plan devra, selon l'administrateur américain en chef en Irak, générer des emplois et des ressources pour l'Irak dévasté par la guerre et par 12 années de sanctions internationales. Il a indiqué que les Etats-Unis s'étaient fixé pour objectif d'aboutir à une «redistribution des ressources» matérielles et humaines des compagnies publiques «vers les entreprises privées, plus productives». Pour ce faire, les compagnies publiques seront dans l'obligation de faire face à des restrictions budgétaires par la réduction des subventions. Ce plan est exposé au moment où l'hebdomadaire britannique, The Observer, affirme que le président déchu et son fils Oudaï, auraient été la cible d'une attaque, alors qu'ils se dirigeaient vers la Syrie. Depuis, des spécialistes de l'ADN s'efforcent de déterminer si l'ADN récupérée sur les restes humains correspond à celui de l'ancien homme fort du régime baâssiste irakien. En réponse à ces allusions, des fidayine ont lancé une attaque contre un oléoduc près d'Al-Abidiya Al-Gharbiya, non loin de la frontière irako-syrienne. D'ailleurs, un responsable du ministère du Pétrole a déclaré qu'«il semble qu'il y ait des individus prêts à mener de telles attaques sur les oléoducs irakiens chaque jour», se référant à une explosion, vraisemblablement due à un acte de sabotage, qui a endommagé, dimanche dernier, un gazoduc à l'ouest de Bagdad près de Hit, à 140 km au nord-ouest de la capitale irakienne. Ces attaques se sont produites deux jours après que l'Irak eut repris, pour la première fois, ses exportations de pétrole depuis l'intervention militaire américano-britannique à partir de ses stocks vers le terminal turc de Ceyhan (Turquie) sur la Méditerranée.