Prévues pour la fin de l'année en cours, les élections sénatoriales visant à renouveler un tiers du Conseil de la nation, la Chambre haute du Parlement, commencent déjà à aiguiser les appétits de certains candidats potentiels, notamment ceux issus de partis politiques ayant un ancrage traditionnel dans la wilaya de Béjaïa. Si le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) se confine dans la position "wait and see", ce n'est pas le cas des partis FFS et FLN qui ont déjà entamé les tractations dans les coulisses. Certains élus affichant déjà leurs ambitions et se sont déjà lancés dans une pré-campagne électorale à travers un travail de proximité. Ainsi, au sein du Front des forces socialistes (FFS), bien que le parti soit jusque-là considéré comme première force politique dans la région, eu égard au nombre important de son collège électoral, la bataille interne s'annonce des plus rudes. Et pour cause, on apprend de source proche de la direction du FFS que deux clans devraient se disputer la candidature du parti à la prochaine élection sénatoriale. En effet, on croit savoir que le clan aux commandes du présidium piloté par Ali Laskri aurait jeté son dévolu sur l'ex-P/APC de Chellata, Tahar Maïbèche, actuellement élu à l'APW de Béjaïa, qui bénéficierait de l'appui du non moins puissant sénateur Brahim Meziane, un natif de la même commune de Chellata. Cela, pendant que l'autre clan du FFS, dirigé par l'indissociable duo Rachid Chabati-Chafaâ Bouaïche, tous les deux députés de la circonscription administrative de Béjaïa, soutiendraient la candidature de leur poulain Abdenour Derguini, vice-président à l'APW de Béjaïa. Pour sa part, le Front de libération nationale (FLN), qui constitue la troisième force politique dans la région, n'échappe pas, lui aussi, à cette fièvre des sénatoriales qui s'est bel et bien emparée de ses élus locaux. Selon le mouhafedh FLN d'Akbou, Saâdi Djerroud, pour le moment, il y a au moins deux candidats potentiels qui ont déjà affiché leurs ambitions pour un fauteuil au Sénat. Il s'agit, en fait, de l'ex-P/APC de Béjaïa et, néanmoins, mouhafedh de la même ville, Abdelhamid Merouani, et d'un jeune élu à l'APC de Tazmalt, Massinissa Ouari en l'occurrence, qui jouit d'une estime incontestable dans la région de la haute vallée de la Soummam. Toutefois, notre interlocuteur tient à préciser que le candidat officiel de son parti devra être élu par ses pairs, à l'issue d'une élection primaire qui aura lieu à la prochaine rentrée sociale et politique, et ce, conformément aux textes régissant le fonctionnement du FLN. Quant au RCD, la décision de participer ou non à cette échéance électorale reviendra à son conseil national, l'instance délibérante et souveraine du parti. C'est ce que nous a fait savoir, hier, le président du bureau régional du RCD à Béjaïa, Moumouh Labdouci. "Bien que la tendance s'annonce logiquement pour la participation du fait que le RCD soit présent dans toutes les instances élues, le dernier mot reviendra à notre conseil national qui se prononcera prochainement. Cela étant dit, quelle que soit la décision de notre parti, nous sommes prêts à affronter sereinement cette échéance électorale. Quant au candidat du RCD, celui-ci sortira, comme d'habitude, de l'urne des primaires, tel que prévu dans les règlements de notre parti", nous a-t-il expliqué. En tout état de cause, la bataille des prochaines élections sénatoriales à Béjaïa s'annonce d'ores et déjà rude ! Kamel Ouhnia