Le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson a démissionné hier, au lendemain du départ du ministre chargé du Brexit David Davis, sur fond de désaccord sur la future relation du Royaume-Uni avec l'UE après le Brexit, a annoncé hier Downing Street. "Cet après-midi (d'hier), la Première ministre a accepté la démission de Boris Johnson", ont indiqué les services de la Première ministre Theresa May dans un communiqué. "La Première ministre remercie Boris pour son travail", a ajouté Downing Street, précisant que le nom de son remplaçant serait annoncé "bientôt". Les démissions de ces deux poids lourds du gouvernement de Theresa May, à moins de neuf mois du Brexit prévu fin mars 2019, plonge davantage l'exécutif britannique dans la crise alors qu'il est déjà englué dans les divisions de sa majorité sur l'avenir du Royaume-Uni hors de l'UE. Elles interviennent quelques jours après une réunion de Mme May avec ses ministres, le 6 juillet, qui avait abouti à l'annonce d'un accord sur la volonté de maintenir une relation commerciale étroite avec l'UE. Ce plan prévoit de mettre en place une zone de libre-échange et un nouveau modèle douanier avec les 27, afin de maintenir un commerce "sans friction" avec le continent. Avant de les présenter à Bruxelles, Mme May devait les détailler hier aux députés britanniques ainsi qu'à son Parti conservateur. David Davis a été remplacé hier par Dominic Raabs, qui était jusqu'ici secrétaire d'Etat chargé du Logement après avoir occupé le poste de secrétaire d'Etat à la Justice dans le gouvernement May. Ce député eurosceptique de 44 ans aura la lourde tâche de représenter le Royaume-Uni dans les négociations sur la sortie de l'UE et de ferrailler avec des dirigeants européens, passablement lassés par les atermoiements de l'exécutif britannique sur les orientations à donner au Brexit. La Commission européenne a affirmé hier que cette démission ne constituait pas pour elle un problème pour les négociations. "Nous continuerons à négocier de bonne volonté avec la Première ministre May et les négociateurs britanniques", a déclaré son porte-parole Margaritis Schinas. R. I./Agences