La place souhaite, entre autres, la mise en place d'une autorité de régulation et de contrôle indépendante. Une réflexion sur la réforme des textes régissant le secteur des assurances a été engagée, a indiqué, avant-hier, le secrétaire permanent du Conseil national des assurances (CNA), Benbouabdallah Abdelhakim, lors de la conférence de presse. Cette réforme sera conduite en deux phases, a-t-il précisé, l'une à court terme et l'autre à moyen et long terme. Après avoir, des années durant, surfé sur la vague de la croissance à deux chiffres, le marché national des assurances a, petit à petit, vu son poids grandir, certes, mais la marge de son développement s'est considérablement réduite, au point de stagner ces trois dernières années. Les pouvoirs publics, ayant pris conscience de cette réalité, ont décidé d'engager une nouvelle ère de réforme du marché par une réflexion, en concertation avec l'ensemble des acteurs, pour donner un nouvel élan et un coup d'accélérateur au secteur, d'autant plus que le potentiel assurable, de l'avis même de ces acteurs, est énorme. Le président de l'Union algérienne des sociétés d'assurance et de réassurance (UAR), Kassali Brahim Djamel, a insisté sur la volonté des pouvoirs publics d'accélérer les réformes pour stimuler davantage l'activité, évoquant le projet de révision du dispositif législatif et réglementaire. Les assureurs ont proposé, dans le cadre de cette réforme, d'ouvrir les canaux de distribution. Actuellement, la distribution de l'assurance s'effectue par le biais des agences directes, des agents généraux, des courtiers et à travers la bancassurance. 69% du chiffre d'affaires provient du réseau direct, 29% des intermédiaires (agents généraux et courtiers) et 2% par le biais de la bancassurance. Le réseau commercial est passé de 1 304 agences en 2007 à 2 358 agences en 2017, soit une agence pour 18 000 habitants. Dans le cadre de la bancassurance, les sociétés d'assurance ont ouvert 750 points de vente auprès des banques. Les assureurs veulent élargir la commercialisation des produits d'assurance à d'autres acteurs, comme les notaires, les agences immobilières, les agences de voyages... Les acteurs du marché ont recommandé, également, la mise en place d'une autorité de régulation et de contrôle indépendante. Les assureurs privés n'ont pas cessé de déplorer "les pratiques discriminatoires et le dumping largement constatés" dans le secteur. Le P-DG d'Alliance Assurances, Hassan Khelifati, également vice-président de l'UAR, a souligné le caractère illégal de cette ségrégation, "en violation de la Constitution de 2016 et de la volonté du gouvernement". M. Khelifati a parlé d'une démarche initiée avec les différents acteurs, les courtiers et l'Abef entre autres, pour éliminer les critères de discrimination dans la rédaction des cahiers des charges. Pour le président de l'UAR, la mise en place d'une autorité de contrôle indépendante entre dans le cadre du souhait de se hisser au standard international. En tout état de cause les assureurs se sont fixé comme objectif l'amélioration de la qualité de service. Le secteur a pris le virage de la digitalisation. La vente en ligne de l'assurance voyage est opérationnelle au niveau des sociétés d'assurance. Des compagnies dommage ont lancé la vente à distance pour l'assurance multirisques habitation. M. R.