Ce prénom masculin est d'origine arabe. Il dérive du verbe nasara "aider, secourir, défendre, délivrer quelqu'un, l'aider, l'assister, être vainqueur''. Mansour, provient de manṣûr "aidé, soutenu, assisté (par Dieu)'' de là ‘'victorieux, vainqueur par la grâce de Dieu''. Mansoura est le pendant féminin de Mansour. Un Mansour célèbre de l'histoire de l'Algérie fut le sixième souverain ḥammâdite. Il succéda à son père al-Nâṣir. En 1090-91, il quitta la Qa'la, première capitale de la dynastie pour s'installer définitivement à Béjaïa. Ibn Khaldoun rapporte : "Il s'éloigna ainsi d'une région où la violence et la tyrannie des Arabes avait tout ruiné. L'audace de ces brigands en était arrivée à un tel point qu'ils portaient la dévastation dans les environs de la Qal'a et enlevaient tout ce qui se montrait en-dehors de la ville...Il en était bien autrement à Béjaïa ; la difficulté des chemins mettait cette ville à l'abri de leurs attaques''. Il sédentarisa les Hammadîtes alors que jusque-là, ils pratiquaient le semi-nomadisme. Dès qu'il accéda au pouvoir, il fut confronté à l'opposition de proches parents et dut lutter contre les Almohades qui attaquaient ses territoires. Il mourut en 1104-05. Comme son père, al-Manṣûr fut un bâtisseur et un mécène. Il acheva le palais de son père, Qaṣr al-Lu'lu', le palais de la Perle, et l'embellit. Il construisit lui-même deux autres palais, Qasr al-Kawkab, Palais de l'Etoile, et Qasr al-Ma'muniyya. Il réunit dans sa cour les poètes et les savants, accueillant les transfuges d'Andalousie. Le plus célèbre est Ibn Hamdis qui fit son éloge et chanta la magnificence de ses palais. Il évoqua les vasques des fontaines, avec les sculptures de lions, qui rejetaient l'eau de leurs gueules, ou encore les salles décorées de fresques, représentant des scènes de chasse. "Admirez ces lions qui ont choisi pour repaire cette demeure seigneuriale et qui y ont fait entendre, en guise de rugissement, le murmure des eaux ! Leurs corps semblent recouverts d'or ou d'argent, et ce pur métal a mis en fusion le cristal qui jaillit de leurs bouches...Lorsque le soleil fait flamboyer, on les croirait de feu et les langues qui sortent de leurs gueules, de lumière...'' (Ibn Ḥamdis, trad. L. Bercher) Même si al-Manṣur avait quitté la Qal'a pour Béjaïa, il y retournait et l'embellit, et, sans doute, construisit-il d'autres édifices. M. A. Haddadou [email protected]