Dépêché en pompier, le P/APC de Tamanrasset, Cheikh Badi, a invité, hier, représentants et initiateurs de cette action de protestation autour d'une table pour débattre des problèmes soulevés. Le rassemblement des jeunes chômeurs de la wilaya de Tamanrasset, prévu pour hier mardi devant le siège de la wilaya, a finalement été reporté sine die. Moussa Wankila, porte-parole des chômeurs et des associations de jeunes en colère, a imputé cette décision à l'absence du chef de l'exécutif, Djilali Doumi, qui est en congé annuel. "La date de la protestation, qui devait avoir lieu ce 17 juillet, a été décalée pour que notre plateforme de revendications soit remise au wali et non à ses subalternes qui nous ont gavés de palabres creux. Il est temps pour les autorités d'honorer leurs engagements et de tenir leurs promesses, car la colère des jeunes de cette wilaya promise aux mille et un maux est à son paroxysme", a averti notre interlocuteur. Dépêché en pompier, le P/APC de Tamanrasset, Cheikh Badi, a invité, hier, représentants et initiateurs de cette action de protestation autour d'une table pour débattre des problèmes soulevés et, du coup, tenter de contenir la colère des jeunes qui ont, encore une fois, décidé d'investir la rue pour exprimer leur désarroi et leur ras-le-bol. Au cours de la réunion qui aura duré de 7 à 11h30, plusieurs points, qui dépassent clairement le champ de compétence et les prérogatives de l'édile municipal, ont été ainsi abordés. À commencer par les mouvements sans réflexion préalable opérés dans le corps des walis qui devraient, a-t-on proposé, rester au moins 5 ans pour pouvoir clôturer les opérations lancées dans cette wilaya en perpétuel chantier. Un rapport signé par 11 associations et 600 jeunes qui ont bien fait de joindre une copie de leur pièce d'identité pour couper l'herbe sous les pieds des spéculateurs a été ainsi lu devant le P/APC. Pour ce qui est du secteur de l'emploi, les rédacteurs du rapport ont dénoncé l'absence de transparence et le non-respect des procédures de recrutement, ainsi que celles liées à la distribution des quotas de postes d'emploi au niveau de l'agence locale de l'emploi qui éviterait l'utilisation des nouvelles applications informatiques pour consolider le népotisme et le favoritisme. La révision des conditions d'exploitation des parkings communaux et l'attribution des locaux du Président abandonnés depuis des lustres ont également été soulevées dans ce rapport où l'on exige de resserrer l'étau sur la délivrance des fiches de résidence dans la constitution des dossiers d'emploi. Pour mettre un terme aux traditions bureaucratiques qui infestent l'administration locale, on a préconisé d'opérer un mouvement des directeurs d'exécutif tous les 4 ans. Le secteur de l'habitat n'est pas en reste. Les initiateurs de l'action exigent l'installation d'une commission de suivi impliquant les notables et les représentants de quartiers, afin de veiller au respect des normes qualitatives et quantitatives des logements en construction, mais aussi pour les distribuer par ordre de priorité et non sous la table. Ils ont aussi appelé à trouver une solution aux bidonvilles qui défigurent l'aspect architectural de la capitale du tourisme saharien. Sur le plan de développement, le rapport, dont nous détenons une copie, recommande de s'ouvrir à l'investissement dans toutes les communes de la wilaya et d'encourager particulièrement les projets créateurs de richesses et générateurs de postes d'emploi. La création d'une zone de troc et d'échanges commerciaux au niveau des frontières était aussi au menu de cette rencontre qui s'est clôturée par l'épineux dossier de l'éducation. Des points soulevés, on en a retenu les plus urgents, notamment ceux relatifs à la nécessité de pallier le manque cruel en enseignants de langue française, à la déperdition scolaire et à l'ouverture d'une enquête sur les véritables raisons qui plombent constamment Tamanrasset à la dernière place du classement national en matière de résultats aux examens de fin de cycle. RABAH KARECHE