Les tribus de l'Ahaggar dénoncent les promesses non tenues des autorités. Faisant suite à l'appel lancé conjointement par la coordination locale de la défense des droits des chômeurs et le mouvement Mafrat, les jeunes désœuvrés de Tamanrasset menacent encore de battre le pavé afin de déclamer contre «les engagements non honorés de l'Etat» et «les déclarations mensongères des autorités locales». Une réunion à laquelle sont conviés tous les chefs de tribu de l'Ahaggar est prévue pour le 18 octobre à la maison de la culture Dassine, avec pour but d'évaluer la situation peu reluisante dans laquelle se trouve cette wilaya, nonobstant les sommes d'argent astronomiques dépensées pour son développement. Les mesures prises tambour battant par les hautes autorités du pays dans le but de résoudre, entre autres, l'épineux problème de l'emploi ne sont toujours pas concrétisées. «Les jeunes réclament des postes d'emploi décents pour vivre dignement dans une Algérie indépendante. Nous ne sommes pas des perturbateurs comme certains politiques sans scrupules disent pour nourrir l'idée du début du printemps arabe en Algérie ou encore ceux qui prônent ces mouvements pour gagner leur bataille d'intérêt. L'Algérie est une ligne rouge infranchissable. Ça c'est clair. La cause des jeunes Tamanrassetis est légitime. Nous ne faisons que réclamer nos droits sociaux d'une part et, de l'autre, rétorquer à ces opportunistes qui veulent ternir l'image du pays», maugréent-on. Les initiateurs de ces actions ont tiré à boulets rouges sur les élus locaux du fait qu'ils sont souvent inscrits aux abonnés absents. «Où sont les élus qui ont dans un passé récent promis de prendre en charge les préoccupations de la jeunesse une fois qu'ils auront accédé au trône ? Ils nous ont certainement eus par leurs boniments trompeurs et leurs pétards mouillés, mais ça ne se reproduira plus à l'avenir. Les jeunes de l'Ahaggar ne leur font plus confiance puisqu'ils ne représentent désormais qu'eux-mêmes», fulmine-t-on. Les problèmes du logement, les retards accumulés dans l'attribution des aides à la résorption de l'habitat précaire et des aides à l'autoconstruction, en plus des problèmes liés à la distribution douteuse des lots de terrain, sont à l'ordre du jour de la prochaine action de protestation dont la date n'a pas été révélée par notre source. Pour rappel, les jeunes mécontents ont procédé récemment à la fermeture du siège de l'APC à deux reprises et exigé «d'ouvrir une enquête pour mettre fin aux graves dépassements enregistrés à l'APC de Tamanrasset et surtout pour en finir avec la politique des intérêts appliquée par les insatiables élus», dont l'appétit est semblable à celui de l'étourneau qui, même gavé, pique sur l'olive fatale.