La Première ministre britannique Theresa May a fait passer, lundi, son projet de loi sur le fonctionnement des douanes après le Brexit, mais au prix de concessions accordées aux eurosceptiques, et d'une nouvelle démission au sein de son gouvernement. Le texte a été adopté dans la soirée par les députés par 318 voix contre 285, et doit maintenant faire l'objet d'un examen devant les Lords, la Chambre haute du Parlement britannique. Ce projet de loi prévoit une série d'arrangements techniques dans le domaine des douanes après la sortie de l'Union européenne. Downing Street avait confirmé dans la journée avoir accepté des changements proposés notamment sous la houlette de l'influent député ultra-conservateur Jacob Rees-Mogg, ardent défenseur d'un Brexit sans concession. Reste qu'en satisfaisant les eurosceptiques, le gouvernement s'est exposé aux critiques des europhiles de son propre camp, dans une énième illustration des divisions persistantes qui existent au Royaume-Uni sur le retrait de l'UE. En désaccord avec les concessions accordées par le gouvernement, le secrétaire d'Etat à la Défense, Guto Bebb, a quitté ses fonctions dans la soirée. "Qui commande dans ce pays ? Ce sont ceux qui ne veulent pas d'un Brexit responsable !", a lancé de son côté Anna Soubry, conservatrice pro-UE, visant les tenants d'une sortie de l'UE sans concession. Histoire de mettre la pression sur la Première ministre, Jacob Rees-Mogg n'avait, lui, pas manqué d'appuyer là où ça fait mal, en rappelant que le gouvernement conservateur, faute d'avoir une majorité absolue à la chambre des Communes, est à la merci d'une fronde. "La conséquence inévitable de l'arithmétique parlementaire, c'est qu'elle devra modifier (son texte)", avait-il déclaré. Signe de la tension ambiante, le gouvernement demandera, mardi, aux députés d'avancer de quelques jours les vacances parlementaires, qui doivent commencer la semaine prochaine. Les députés conservateurs eurosceptiques sont particulièrement remontés depuis la présentation par l'exécutif du "plan de Chequers", qui prévoit de conserver une relation commerciale étroite avec l'UE une fois la rupture consommée. R. I./Agences