À l'ouverture de cette 15e édition, le village s'est révélé trop exigu pour contenir toute la foule venue étancher sa soif culturelle en s'abreuvant d'arts et d'énergie créatrice. Le village Tiferdoud a été littéralement envahi par la foule, tout sexe et tout âge confondus, et par l'art dans toute sa diversité et ses couleurs. À l'ouverture de cette 15e édition du festival Raconte-Arts, dont le coup d'envoi a été donné jeudi à 18h, il s'est révélé même trop exigu pour contenir tout ce beau monde venu étancher sa soif culturelle en s'abreuvant d'arts et d'énergie créatrice. Ils étaient, en effet, tellement nombreux à venir des quatre coins du pays que le village s'est retrouvé étouffé malgré cette petite fraîcheur qui soufflait, en cette fin de journée de jeudi, sur ce village de haute montagne qui niche à 1197 m d'altitude. "Le festival risque d'être victime de son succès. Cet engouement montre à quel point les gens ont soif de culture et surtout combien des initiatives pareilles doivent se multiplier à l'avenir", estime d'ailleurs Menad Mbarek, un des membres du directoire de ce festival qui redonne à l'interculturalité tout son sens et sa consistance. Mais en dépit de cet incroyable afflux, l'ouverture de ce festival, intitulée "les vents hurlants", s'est déroulée dans une ambiance qui ne s'est pas départie de son esprit de solidarité et de partage et surtout de créativité. Ainsi, après la prise de parole par les membres du comité de village, la lecture, par le chef de la daïra de Aïn El-Hammam, d'une allocution au nom du wali de Tizi Ouzou, une allocution qui n'a pas été pour déplaire aux initiateurs tant elle a mis en relief le rôle de la citoyenneté comme moteur de tout avancement dans la société, puis une intervention du président de l'APW de Tizi Ouzou qui a fait la promesse d'accorder une subvention d'un million de dinars à ce festival culturel qui vient chaque année à la même période bousculer de la manière la plus positive qui soit le quotidien d'un village de Kabylie, le temps et l'espace ont été cédés à l'art qui a transformé ainsi les ruelles de Tiferdoud en une immense galerie à ciel ouvert et qui a bercé les amoureux de la culture la soirée durant. Les activités ont débuté avec une magistrale prestation accomplie par un groupe d'adolescentes qui forment la chorale d'Aït Ouabane. Une procession humaine a été ensuite formée pour se diriger vers le point inaugural de l'intervention in situ de Denis Martinez, intitulée "Iqrmouden" ou une histoire de tuile. La démonstration consistait en une intervention graphique sur 35 vieilles tuiles à installer sur l'un des murs de l'ancienne Tajmaât du village. Après cette prouesse devait suivre une projection cinématographique à ciel ouvert mais qui n'a pu finalement avoir lieu, selon les organisateurs, faute du ciné-bus promis par la direction de la culture. Mais comme le festival est fait aussi d'improvisation, l'annulation de la projection a été loin de bloquer le festival. Bien au contraire, la soirée fut riche en poésie, chorales et chants. Hier, vendredi, la journée a été entamée avec une balade contée sur "les chemins de la résistance" et se poursuivre avec un groupe de 14 jeunes artistes venus de tout le pays et dont l'activité consistait à faire réfléchir sur les identités et contre les discriminations. Les activités devaient finir tard dans la soirée avec et encore de la musique et la poésie. Le reste des journées s'annonce riche et surtout prometteur. Samir LESLOUS