L'ONG Human Rights Watch (HRW) a dénoncé jeudi "les meurtres et destructions dans les régions anglophones du Cameroun", accusant "le gouvernement et les séparatistes de commettre des abus à l'encontre des civils", dont 180 000 ont fui les combats depuis 2017. Dans un rapport de 64 pages, s'appuyant sur des recherches locales et des images satellitaires, l'organisation de défense des droits de l'homme détaille une série d'exactions menées contre des civils. Dans sa réponse au rapport, publiée par HRW, le gouvernement camerounais se défend, assurant que "l'usage de la force par ses forces de défense et de sécurité est rigoureusement encadré par les lois et proportionné à l'ampleur de la menace". "Depuis le début de la crise jusqu'à la fin du mois de juin 2018, 965 personnes ont fait l'objet d'interpellation et de poursuites devant les juridictions compétentes de Bafoussam, Bamenda, Buea, Douala et Yaoundé", a affirmé le gouvernement camerounais à HRW. "À ce mois de juillet 2018, ces poursuites ont donné lieu à 103 décisions d'arrêt des poursuites, 114 jugements rendus dont 30 cas d'acquittement. Dans tous les cas, les droits de la défense ont été préservés." Selon le document de l'ONG, les séparatistes anglophones ont extorqué, kidnappé et tué des civils, et empêché les enfants d'aller à l'école. R. I/Agences