Makri semble faire dans le «funambulesque» pour faire entendre la voix du MSP On se retrouve finalement face à une panoplie de définitions quant à la notion «fumeuse» de transition qui se perd dans les nuages de l' «éclectisme» et le «pédantisme» de trop. Le feuilleton des rencontres politiques sur fond d'un semblant d'initiative qui a trait à la transition politique chère au président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderezzak Makri en l'occurrence, semble en train de perdre de sa «sève» et de sa «brillance», pour cause, les dernières déclarations de ce dernier après sa rencontre avec les représentants du Front de Libération nationale (FLN) et à leur tête le secrétaire général du parti, Djamel Ould Abbès. Makri innove en matière de «transitologie», il a insinué dans son intervention lors de sa rencontre avec le FLN que «dans notre mouvement on ne fait pas recours à la transition démocratique, cette terminologie n'est pas dans notre ordre de jour car le problème ne se pose pas dans ce sens, les rendez-vous électoraux et institutionnels sont respectés du point de vue constitutionnel», c'est là une nouvelle «trouvaille» de Makri lors de sa dernière rencontre où il a éliminé de façon péremptoire tout débat sur la transition démocratique qui implique de facto une transition politique par excellence. La réponse du FLN via son secrétaire général était quasiment claire à ce propos, rappelant que toute la rencontre s'est focalisée sur le volet économique et les voies et moyens pour trouver des réponses à la crise économique et faire en sorte de prendre en considération les propositions de toutes les formations politiques par rapport à ce volet même s'il faut aborder le consensus autour de cette question et pourquoi pas un gouvernement du consensus dans ce cadre précisément. Le FLN a émis des réserves quant à la question du rôle de l'armée qui est défini par la Loi fondamentale, à savoir la constitution en vigueur et aussi d'autres réserves de taille comme la question de la présidence de la République et du statut du président en l'occurrence. Le MSP à travers son président, Abderezzak Makri a fait dans la sémantique pour expliquer que la transition ne signifie pas qu'il faut remettre en cause le processus en cours à travers les institutions en vigueur «mais le plus important est de trouver une forme consensuelle en mesure d'aborder même les élections y compris celle de la présidentielle de manière à ce que l'arrangement et l'entente de tous les protagonistes de la classe politique autour d'une issue politique pour épargner le pays d'une crise économique désastreuse», a expliqué Makri sans revenir à sa position initiale qui consiste à faire impliquer l'institution militaire dans la gestion d'une étape transitoire. La rencontre qui a réuni le MSP et le FLN s'est soldée par une révision ipso facto de la position de Makri qui a souligné que «le MSP et son fondateur le défunt Mahfoud Nahnah étaient les premières victimes de l'institution militaire et d'autres institutions de l'Etat. Notre appel a été mal compris, nous avons appelé à un consensus national où toutes les forces vives du pays soient impliquées dans le processus politique et économique visant à mettre en place des mécanismes susceptibles de juguler la crise économique que traverse le pays», c'est dire qu'il s'agit d'un changement de fond en comble dans l'approche du MSP qui a fait de l'institution militaire un élément clé dans l'accompagnement des autres forces politiques à travers un processus de transition politique et économique. Makri invente et fait dans l'esquive en rappelant que «la transition n'est pas le synonyme de transition démocratique», elle peut être une transition sur des questions qui ont trait aux questions économiques comme c'est le cas pour la question en rapport avec l'énergie où il faut «réfléchir sur une transition énergétique et industrielle et autres», on se retrouve finalement face à une panoplie de définitions quant à la notion «fumeuse» de transition qui se perd dans les nuages de l' «éclectisme» et le «pédantisme» de trop au point que même la démarche telle qu'elle a été enclenchée a été réduite à une espèce d'idée «loque». Makri semble faire dans le «funambulesque» pour faire entendre la voix du MSP qui ne veut plus accepter la posture de celui qui a perdu le goût du pouvoir et les délices des strapontins et l'enivrement de la mondanité politique. La rente est au MSP ce que l'école est à la République. Makri a fait du semblant du radicalisme dans son discours politique une manière de sommer le pouvoir en place et lui faire rappeler que au-delà de certaines différences et nuances qui puissent exister, nous sommes dans le même giron, il suffit que les rôles soient revus et que la part du MSP soit restituée comme c'était le cas avant la période de son retrait de l'alliance gouvernementale pendant plus d'une décennie, c'est-à-dire depuis la sortie du MSP du gouvernement en 2013 pour s'inscrire dans une autre démarche diamétralement opposée à celle qu'il développait auparavant, à savoir une démarche foncièrement islamiste en alliance avec les autres variantes de cette mouvance que ce soit au niveau national ou au niveau international avec l'organisation des Frères musulmans dont il est membre à part entière. La transition de Makri ressemble plus à des pantomimes qu'à une démarche conçue et cernée.