Six ressortissants étrangers, présumés maliens et nigérians, dont une femme, ont été présentés hier devant le procureur près le tribunal de Chéraga. Ils doivent répondre, entre autres, aux chefs d'accusation d'association de malfaiteurs, de faux et usage de faux, d'usurpation d'identité et d'immigration clandestine. Le commissaire Hafid Boukli, chef de sûreté de daïra de Chéraga, dont les services ont arrêté les présumés malfaiteurs, est revenu sur la genèse de l'affaire dans un point de presse tenu hier à la cellule de communication de la Sûreté de wilaya d'Alger. Ainsi, apprend-on, les six individus ont tenté de conclure une transaction de 3 millions de dollars avec un industriel algérien avec de faux billets, en plus d'une tentative d'extorsion d'une somme de 15 000 euros. Gagné par les soupçons à quelques jours de la transaction, celui-ci a contacté les services de police, lesquels, après filature et surveillance, sont parvenus à prendre les escrocs en flagrant délit. Ils avaient en leur possession, indique le commissaire, une boîte métallique (qu'on appelle la “boîte magique” dans le milieu) et divers produits servant à fabriquer des faux billets, 33 liasses de faux billets US, de faux documents et deux plaques d'immatriculation avec le sigle du corps diplomatique. Pour mettre la victime en confiance, l'un d'entre eux, note M. Boukli, se faisait passer pour un fils de diplomate et un autre pour un fils d'un colonel de l'armée. Ils avaient pour repère une villa louée à un particulier algérien du côté de Aïn Benian, qui se trouve actuellement à l'étranger. “Nous invitons les victimes d'escroquerie de ce genre à prendre contact avec nous”, dira M. Boukli. Une autre affaire criminelle, celle-ci plus sordide, vient aussi de connaître son dénouement. Dans la nuit du 14 mai dernier, un jeune de 20 ans a tué son voisin de palier, un quinquagénaire, en lui assénant plusieurs coups de couteau au torse et au dos. Motif : selon M. Boukli, l'auteur du crime avait des vues sur son véhicule, une Renault Mégane volée et vendue aussitôt à un complice, lequel lui a fourni l'arme du crime. L'enquête ouverte par la police, trois jours après la découverte du corps inerte de la victime, a permis, outre l'arrestation du jeune homme, la découverte d'un réseau de trafic de voitures dont toutes les ramifications n'ont pas encore été mises au grand jour. Cinq véhicules ont toutefois pu être récupérés jusqu'ici, celui de la victime comprise. L'enquête est toujours en cours… Quant à l'auteur présumé du meurtre, sans antécédents judiciaires, il a été présenté le 18 mai dernier devant le parquet de Chéraga. Une autre affaire de vol de voitures : deux jeunes filles racolent un homme et s'embarquent avec lui vers un hôtel à Sidi-Fredj. À un moment donné, l'une des filles lui subtilise les clés de sa voiture et la remet à un complice qui s'empresse de la voler. “Le véhicule a été retrouvé et les filles placées sous mandat de dépôt”, indique sans autre précision le commissaire, “afin de ne pas entraver le travail de la justice”. Djamel Belayachi