Cette maladie touche particulièrement les personnes âgées, souffrant de diabète et d'hypertension. L'hôpital privé Chahid-Mahmoudi de Tizi Ouzou a organisé, hier, une campagne gratuite de dépistage de l'anévrisme de l'aorte, une maladie fréquente mais méconnue qui touche particulièrement les personnes âgées et souffrant des deux maladies chroniques les plus répandues, à savoir le diabète et l'hypertension. "L'anévrisme de l'aorte est une pathologie sourde, et faute de contrôle régulier, souvent dû au manque de moyens, les gens vivent avec cette pathologie et ne s'en rendent pas compte lorsqu'ils sont atteints, alors qu'elle est fréquente chez les sujets diabétiques et hypertendus à partir de 50 ans", nous a expliqué Dr Saïd Mahmoudi, pour montrer tout l'intérêt que revêt l'organisation d'une telle campagne. Une campagne qui a, dit-il, en réalité, un double impact, à savoir d'abord dépister et surtout sensibiliser. "La médecine aujourd'hui n'agit pas seulement pour traiter les catastrophes mais surtout pour les prévenir. Prévenir une rupture de l'anévrisme, c'est avant tout le diagnostiquer, le surveiller et l'opérer s'il le faut. Mais j'insiste que l'intérêt majeur c'est la sensibilisation", a-t-il souligné avant d'aborder le volet pratique du déroulement de cette campagne. Cette journée, a-t-il ainsi détaillé, est consacrée à mesurer le diamètre de l'aorte abdominal qui a habituellement une mesure constante et qui, dès qu'elle est dilatée, présente un risque de sa rupture. "Lorsqu'il y a fissure ou rupture de l'aorte, elle est suivie d'une mort immédiate. Elle est fréquemment à l'origine de morts subites qui ne préviennent pas, et qui ne sont même pas précédées de douleurs", a prévenu Dr Mahmoudi. Selon Dr Dahlis, qui chapeaute cette campagne menée par une équipe de quatre médecins internistes, "l'anévrisme de l'aorte est une pathologie très fréquente mais tellement silencieuse et ne présentant aucun symptôme qu'on ne pense même pas à la diagnostiquer. Le seul cas où ses symptômes cliniques se manifestent c'est lors de sa complication et, malheureusement, lorsqu'elle se complique c'est déjà trop tard pour la soigner, d'où alors tout l'intérêt de le diagnostiquer au stade précoce". "Lorsque l'anévrisme s'élargit et que des signes avant-coureurs de sa rupture à n'importe quel moment sont détectés, l'intervention chirurgicale devient inévitable, et lorsqu'il commence juste à enfler on le met sous surveillance régulière à travers des échographies", a-t-elle encore expliqué tout en précisant que la population la plus à risque sont les personnes de sexe masculin dont l'âge dépasse 50 ans, fumeurs et hypertendus ou diabétiques et qui ont des facteurs de risques cardiovasculaires. Selon ce même médecin, plus de 250 personnes devaient bénéficier de ce diagnostic durant la journée d'hier. Rien que durant les deux premières heures, trois cas d'atteinte ont été déjà détectés. Samir LESLOUS