Alors que la polémique suscitée par l'annonce du maire FFS de Béjaïa, Hocine Merzougui, d'annuler la 16e édition du Festival de la chanson amazighe, ne cesse d'enfler, certaines voix, dont un parlementaire du même parti et des membres de l'exécutif communal montent au créneau pour tenter de rectifier le tir et remettre les pendules à l'heure. "L'APC de Béjaïa n'annulera pas le Festival de la chanson amazighe. Les manipulateurs de tous bords doivent se calmer un peu", écrit sur sa page facebook, le député du FFS, Chafaâ Bouaïche. Une façon de prendre la défense de son camarade, élu P/APC de Béjaïa, et tenter de calmer un tant soit peu l'ardeur de ses détracteurs qui ne cessent de dénoncer, à travers les réseaux sociaux, la gestion "catastrophique" des affaires de la ville des Hammadites par une majorité FFS. Contacté par nos soins, l'élu tête de liste RCD à l'APC de Béjaïa, Rachid Mansouri, qui occupe le poste de vice-président chargé de la gestion des déchets, de l'environnement et des espaces verts, a tenu à rassurer la population locale que "le Festival de la chanson amazighe ne peut pas faire l'objet d'une annulation. En revanche, il a été décidé de le reporter à une date ultérieure, eu égard à l'urgence que constitue le problème d'insalubrité et de gestion des déchets ménagers dans notre commune. Donc, il faudra d'abord assainir cette situation peu reluisante de l'environnement avant de penser à organiser ce festival". Néanmoins, selon notre interlocuteur, les animateurs du Comité communal culturel de Béjaïa (CCCB), qui a remplacé le fameux comité des fêtes de la ville de Béjaïa ayant englouti plusieurs dizaines de milliards de centimes lors de la précédente mandature sous la houlette du FLN, s'affairent à préparer la 16e édition de ce festival culturel qui aura bel et bien lieu cette année. "Le CCCB, qui est chargé d'organiser toutes les manifestations culturelles et artistiques dans la ville de Béjaïa, a déjà eu le montant de la subvention destinée au Festival de la chanson amazighe, qui s'élève à 40 millions de dinars. On vous promet que nous allons faire de l'édition de cette année un grand événement culturel qui verra la participation de plusieurs vedettes de la chanson kabyle. Les noms d'Aït Menguellet, d'Idir, de Takfarinas, de Kamel Hamadi, d'Agraw, d'Amour Abdenour... font d'ailleurs partie des invités de marque de ce rendez-vous artistique", nous fera savoir M. Mansouri. Avant de conclure en ces termes : "Notre APC ne permettra jamais aux partisans du salafisme et de l'obscurantisme de se refaire une virginité ou de se régénérer sur le dos de notre culture amazighe qui constitue le socle de l'identité de toute la région du Grand-Maghreb !" Par ailleurs, les élus indépendants, issus de la liste dénommée Ensemble pour Bougie, estiment, dans une déclaration, que "ne pas tenir ce festival est une fuite en avant". Car, soutiennent-ils, "il ne s'agit pas de l'annuler ou de le maintenir. C'est plutôt son objectif qui pose problème aujourd'hui". Ainsi, pour les camarades du Dr Mohamed Mansouri, qui conduisait la liste indépendante Ensemble pour Bougie, ce festival doit "se réapproprier sa vocation initiale, à savoir la promotion de la culture amazighe, dans toutes ses dimensions, notamment la promotion des jeunes talents en chanson amazighe". Cependant, ce groupe de huit élus d'opposition déplorera malheureusement, que "ce festival ait été dévoyé, ces dernières années, de sa propre vocation, pour laisser place aux affairistes du monde culturel qui voient en cette manifestation un moyen de s'enrichir". Enfin, ils lancent un appel à l'ensemble des membres de l'APC de Béjaïa pour les inviter à "revoir de fond en comble la façon dont est organisé ce festival pour un véritable impact culturel sur la société". K. O.