Les membres de l'Association des victimes d'Octobre 1988 de la wilaya de Béjaïa n'ont pas tardé à réagir à la proposition de Nacer Boudiaf qui a suggéré, en tant que candidat à la candidature à la présidentielle de 2019, de célébrer la journée du 5 Octobre "fête de la jeunesse". Dans une déclaration-réponse, signée de son président Abdelaziz Yahoui, AVO88 n'a pas manqué de rappeler que depuis ces tragiques événements d'Octobre 1988, elle n'a de cesse de clamer haut et fort que "cette date charnière du 5 Octobre 1988 doit être consacrée journée nationale de la démocratie et des droits de l'Homme". Et de rappeler avec insistance que cette date représente dans la mémoire collective des Algériens "le souvenir de tueries à balles réelles, de tortures et de séquestrations". Aussi, déplore-t-on, le cœur ne peut être à la fête de la jeunesse. La proposition de Nacer Boudiaf passe tellement mal auprès des membres de l'AVO88 qu'elle a souligné que "nous osons croire au fait qu'elle n'ait pas été suffisamment réfléchie et qu'elle n'ait pas été insidieusement dictée par les tenants du statu quo qui excellent dans l'entretien des amalgames et le travestissement des réalités ; la dénaturation des faits, le déni de droit et le déni de reconnaissance de cet événement majeur du 5 Octobre 1988". Les membres de l'AVO88 de Béjaïa ne sont pas à leur première mise au point. Ils avaient déjà réagi à la sortie en avril dernier du général-major à la retraite Khaled Nezzar, à l'occasion d'une conférence de presse présentant la réédition de ses mémoires. M. OUYOUGOUTE