Cette situation dure depuis le début de l'été et perdure même après l'action de protestation organisée par la coordination des villages. Ni l'appréciable taux de remplissage du barrage Taksebt, principale source d'alimentation de la wilaya de Tizi Ouzou, ni les nombreuses promesses faites par l'Algérienne des eaux, puis par le ministre des Ressources en eau à la population de cette région à laquelle il a été promis de passer un été sans grand stress hydrique ne semblent avoir mis un terme aux souffrances qu'endurent les populations de certaines localités en matière d'alimentation en eau potable. En effet, après les habitants des villages d'Aït Yahia Moussa, de Mizrana et de la commune d'Aït Yahia (daïra de Aïn El-Hammam), qui ont eu, tout récemment, à crier leur soif dans la rue, la population de la commune d'Aït Khelili (Mekla) est à son tour gagnée par la colère de la soif. La population locale, qui a pris son mal en patience depuis le début de cette saison estivale, a fini par passer à l'action, pour la toute première fois, le 24 juillet dernier. Ce jour-là, la coordination des 12 villages de cette commune ont procédé à la fermeture du siège local de l'Algérienne des eaux en signe de protestation contre le manque d'eau potable dans cette région où ce précieux liquide ne coule des robinets que durant quelques heures, chaque quatre jours. Suite à cette action de protestation, de nouvelles promesses d'amélioration de l'alimentation en eau potable ont été faites à la coordination des villages, sauf que, deux semaines plus tard, la situation n'a connu, selon les habitants, aucune amélioration notable. "Cette situation dure depuis le début de l'été et perdure même après l'action de protestation organisée par la coordination des villages. Aujourd'hui, même les rares fontaines que compte notre commune, et qui sont de surcroît éloignées des villages, ne suffisent plus à répondre à nos besoins en eau potable", nous explique un représentant d'un de ces villages, menaçant de mobiliser à nouveau la population pour des actions de plus grande envergure si la situation venait à rester en l'état durant les jours à venir. En attendant, le gros de la population de cette région n'a qu'une seule alternative, à savoir le recours aux citernes à raison de 1500 DA l'unité. "L'eau est devenue un véritable business dans notre région. À raison de 1500 DA la citerne, les affaires des vendeurs d'eau sont florissantes", relève un habitant, qui souligne que la situation dans la commune voisine de Souamâa, qui relève de la même daïra de Mekla, n'est guère mieux. À noter que si dans certaines localités de la wilaya de Tizi Ouzou, à l'instar de Mâatkas et Boghni, une amélioration en matière d'alimentation en eau potable est ressentie par les populations locales, ce n'est point le cas de nombreuses localités, y compris les plus proches du barrage Taksebt, comme c'est le cas dans les communes d'Irdjen et de Beni Douala. Saïd Mecherri