Le Chabab va devoir débuter la compétition avec moins 3 points et devra s'acquitter d'une amende de 20 millions de centimes. Triste journée, hier, au mythique stade du 20-Août. Le fief du grand Chabab de Belouizdad du défunt Hacène Lalmas est en train d'agoniser et il tend même à disparaître. Pour la première fois de l'histoire de cette équipe, elle a déclaré forfait pour son premier match de la saison. Le CR Belouizdad devait affronter le nouveau promu, l'AS Aïn M'lila, mais il était impossible de le faire car les Rouge et Blanc ont présenté 7 joueurs seulement. Pis encore, le club n'a même pas les moyens de payer les frais d'engagement et ne peut assurer ses joueurs en prévision de la nouvelle saison, ce qui a poussé les dirigeants de la LFP à refuser la délivrance des licences pour les joueurs. Même situation pour l'équipe "Réserve". On pensait que les responsables du Chabab allaient essayer de sauver la face en présentant une équipe composée des joueurs de l'équipe "Réserve" pour au moins éviter le forfait, mais là aussi la situation est catastrophique. Ni licences pour l'équipe première, ni pour les "Espoirs". Le comble est que les dossiers de l'équipe réserve ne pouvaient être reçus par la LFP pour absence de dossiers médicaux de joueurs. Donc pas de rencontre pour le CRB, qui a perdu son premier match de la saison sur tapis vert. Les choses ne vont pas en rester là puisque le Chabab va devoir débuter la compétition avec moins 3 points et le club sera contraint de payer une amende de 20 millions de centimes. Le président du CSA/CRB, Karim Chettouf, a indiqué que la responsabilité incombe à la SSPA/CRB, qui n'a rien fait pour sauver le club. "La Ligue a exigé le paiement de 400 millions, mais les responsables de la SSPA n'ont pas réussi à trouver la somme. Devant cette situation, le CSA et le président d'APC ont pris un engagement pour payer les dettes. J'ai rencontré Medouar et nous avons discuté pour trouver une solution. Je me suis engagé à payer les dettes, mais depuis cet instant, le président de la Ligue ne répondait plus à mes appels. La Ligue aurait pu délivrer les licences à l'équipe ‘Réserve' afin d'éviter le forfait. Nous n'allons pas nous voiler la face, la responsabilité incombe aux dirigeants de la SSPA/CRB. Il faut des changements. Il faut que des personnes, qui ont les moyens, viennent aider ce club et le sauver de la disparition. Les comptes du club sont bloqués", a indiqué Chettouf. Pour sa part, le président de l'APC de Belouizdad a affirmé qu'il devait intervenir car le CRB est un patrimoine de la commune. "D'abord, je précise que je ne suis ni responsable ni dirigeant du CRB. Je suis un simple supporter qui s'inquiète pour son club. Sans démagogie, cette situation a été provoquée par toutes les personnes qui ont un lien avec le CRB. Le club est géré par des incompétents. Le CRB est un patrimoine de la commune. Pour essayer de sauver quelque chose, nous avons consacré une somme d'argent et c'est pour cette raison que l'APC s'est engagée à payer les dettes du club. La LFP aurait pu faire un effort pour nous délivrer les licences de l'équipe ‘Réserve' afin, au moins, d'éviter le forfait. Cela dit, je le dis et je le répète, la Ligue n'a rien à voir avec ce problème. Le problème est bien à notre niveau", a indiqué le président de l'APC de Belouizdad, Mohamed Amamra. Il faut savoir que le forfait du CRB était prévisible et tout le monde savait que le club ne pouvait pas présenter une équipe pour affronter l'ASAM. D'ailleurs, même l'APC n'a pas imprimé les tickets pour cette affiche. C'est un sentiment de désolation qui régnait hier au stade du 20-Août et parmi les supporters du Chabab. Certains n'ont pas hésité à constater impuissants : "Bouhafs veut effacer le CRB." Medouar se défend Comme rapporté hier dans sa déclaration à Liberté, le président de la LFP Medouar a tenu à apporter les précisions suivantes suite à l'accusation portée à son encontre par le président du CSA, Chettouf, qui, selon lui, n'a pas daigné répondre à ses appels. "Le CRB avait tout le temps de régler son problème. J'ai même laissé le siège ouvert jusqu'à 4 heures du matin jeudi dernier, mais aucun dirigeant ne s'est manifesté. Chettouf est venu, toutefois, me voir pour parler du club sans pour autant régler le problème. Et pourtant, nous avons tout fait pour trouver des solutions aux clubs. En vain", a-t-il déclaré hier, avant d'ajouter : "Il n'y a que le président du CRB, Bouhafs, qui ne s'est pas déplacé au siège de la LFP pour tenter de régler son problème. Il y a aussi le cas du RCK et de l'USMH qui sont aussi interdits de recrutement. Je ne fais qu'appliquer la réglementation." Et Medouar de conclure à propos du président de l'APC de Belouizdad : "Je n'ai aucune relation avec le président de l'APC de Belouizdad, mes interlocuteurs sont les responsables du club. Donc, je ne veux pas polémiquer là-dessus." C'est un fait inédit dans les annales du football national. Le CRB n'a jamais déclaré forfait et la gestion de l'équipe est la principale cause de cette crise sans précédent que vit ce grand club algérois. Malik A.