Situé sur les contreforts des Babors à près de 1 200 mètres d'altitude, le village se trouve à équidistance des wilayas de Sétif, de Jijel et de Béjaïa. Le groupe des randonneurs des Babors dans la wilaya de Béjaïa a emmené le week-end dernier une partie de ses adhérents à la découverte des cascades d'Aït Felkaï, dans la commune de Darguina. Il s'agit en l'occurrence de sites paradisiaques inconnus du grand public, notamment béjaoui. Situé sur les contreforts des Babors à près de 1 200 mètres d'altitude, le village d'Aït Felkaï, quelque 16 kilomètres au Sud-Est du chef-lieu de la commune de Darguina, se dévoile sur une zone stratégique à équidistance des wilayas de Sétif, de Jijel et de Béjaïa. On y accède en empruntant la route communale, une montée raide au demeurant. C'est l'unique axe routier carrossable, qui relie le village au reste du monde. Les villageois y sont transportés par fourgons ou par leurs moyens de locomotion. Sur des pentes montagneuses, gorgées d'eau, se graduent des constructions rurales et des cultures en terrasses, principalement maraîchères et fruitières, associées à un élevage à usage domestique : volailles, ovins, bovins et surtout caprins, insistera notre guide. Barré de chênaies d'un vert foncé, "le lieu séduit inévitablement son visiteur par la beauté de ses paysages, les écumes blanches de ses chutes d'eau et l'odeur de la sève et du bois", s'exclamera Achour, un retraité heureux, qui attend avec impatience la prochaine escale. L'ancien cadre du commerce à Béjaïa explique que c'est l'un des plus anciens hameaux de la commune. Et qu'il regorge de sites paradisiaques. "On y retrouve, par ailleurs, des traditions séculaires en matière d'agriculture et de culture." Lors de leur randonnée, les visiteurs ont été ébahis par la découverte de ce lieu, qui reste, affirme-t-on, inconnu par les citoyens de la wilaya ou du reste du pays. On entend le bruit de l'eau, qui augmente au fur et à mesure que l'on s'approche de l'endroit. Féerique. Les cascades apparaissent d'un coup... "On ne peut que rester vraiment bouche bée !", exprimera un autre tout aussi ébahi par le spectacle, qui se présente devant lui. Les cascades chutant de plus d'une trentaine de mètres, espacées de quelques mètres, découvertes en pleine forêt, ont littéralement renversé les randonneurs. Cependant, pour arriver à ces lieux parfaits, voire divins, "il faut grimper quelques kilomètres à pied. C'est le seul moyen d'y parvenir." C'est le prix à payer pour scruter le paysage, qui est, il est vrai, d'une beauté rare. Le beau village d'Aït Felkaï possède aussi une riche diversité dans le domaine de la faune. On a cité le singe-magot, le chacal doré, le porc-épic, la fameuse sitelle kabyle, oiseau endémique de la région des Babors, et le sanglier, cet ennemi des agriculteurs car il ravage les vergers de ces derniers, insistera le guide attitré des promeneurs. Les randonneurs des Babors se sont fait plaisir, ils se sont baignés dans des bassins formés par les chutes d'eau à longueur de siècles. Une eau fraîche presque glaciale et très propre. A la fin, les visiteurs du week-end quittent de très beaux paysages et une nature verte, qui les ont accueillis. Leur vœu : voir un jour les autorités prendre conscience du potentiel de cette merveille pour en faire un lieu de villégiature. M. Ouyougoute