Les randonneurs affiliés à l'association de tourisme et culture les Babors Béjaïa ont respiré l'air pur des magnifiques montagnes de la région est de la wilaya. Plus précisément sur les hauteurs de Laâlam, un territoire naguère interdit ; il était alors un lieu de passage pour les derniers groupes terroristes en activité. Le périple a été entamé à partir du village Laâlam, relevant de la commune déshéritée Tamrijt, pour y poser pied sur les hauteurs de la commune montagneuse de Darguina, plus exactement au douar Akkache ; les randonneurs découvriront à mesure qu'ils avancent des paysages paradisiaques. Les 29 randonneurs, en majorité de nouveaux retraités, apprendront que le Laâlam qu'ils connaissaient à travers les journaux qui y rendaient compte des incursions terroristes est un village, connu surtout pour sa prune – une fête de la prune a lieu chaque année en juillet. Cette année, celle-ci est prévue le 4 juillet au centre du village. Les marcheurs commencent avec une montée de quelque 8 km, éreintante, en témoignent les arrêts, observés de temps à autres, par certains randonneurs. Un moment qu'ils essaient d'immortaliser tellement les paysages sont luxuriants. Au sommet, c'est un sentier battu plat qui s'offre à eux. Ils découvriront des constructions abandonnées et tombées en ruine pour certaines ; elles ont été abandonnées par leurs propriétaires lors de la décennie noire. Les randonneurs découvriront plusieurs plantes médicinales mais aussi d'ornement. Ils s'arrêtent devant les multiples sources d'eau dont regorge la région, et s'arrêtent devant les troupeaux de chèvres pour saluer les bergers ou devant un faucon qui se laisse photographier. Sur le chemin, ils croiseront en outre plusieurs hommes et femmes qui récoltent le thym ou zaâter pour le revendre aux herboristes. Dans la région, le thym sauvage est fortement recommandé pour ses nombreuses vertus thérapeutiques et culinaires. Dans les traditions locales, il est le remède le plus efficace pour soigner les troubles digestifs, la toux et les problèmes respiratoires. Dans la cuisine, il est l'aromatisant préféré pour donner plus de saveur et de goût aux préparations culinaires, expliquera Achour Zemouri, l'une des chevilles ouvrières de l'association les Babors. Il faut dire que le soleil était ce jour-là au rendez-vous et presque étouffant, malgré l'altitude qui était à 1200 m. De là-haut, presque au sommet de la montagne faisant partie de la grande chaîne des Babors, on dominait tout le contrebas des localités de Tamrijt et de Darguina, deux petites communes paisibles. Tout au long des 32 km, les randonneurs ont traversé plusieurs douars, en l'occurrence Ighzer Nersass, Izouriken, Bakto, Aït Felkaï, Aït Taâbane... Les responsables de l'association tourisme et culture les Babors Béjaïa n'ont-ils pas pour devise "le marcheur est celui qui prend son temps et ne laisse pas le temps le prendre" ? Manifestement, ils ont pris le temps qu'il faut pour terminer en beauté cette escapade. M. Ouyougoute