Le premier secrétaire national du FFS, Mohamed Hadj Djilani, qui a animé, hier, en compagnie d'Ali Laskri, un meeting populaire dans la localité de Draâ El-Mizan (Tizi Ouzou) où le FFS a lancé ses activités quant à la célébration du 62e anniversaire du congrès de la Soummam, n'a pas raté l'occasion pour dénoncer la manière avec laquelle le pouvoir se prépare à prolonger le statu quo et s'assurer une alternance clanique lors de la présidentielle de 2019. "Le FFS considère que le pouvoir va entrer, et il est même déjà entré, dans un processus de neutralisation de toute nouvelle dynamique nationale qui n'arrangera pas son agenda en perspective de la présidentielle d'avril 2019", a déclaré Mohamed Hadj Djilani, estimant que cette échéance présidentielle sera loin d'être porteuse d'un changement de système puisque, a-t-il souligné, "le discours des deux présidents des deux Chambres du Parlement, lors de la clôture de la session parlementaire passée, confirme que le pouvoir veut un consensus par le haut afin de prolonger le système actuel et maintenir le statu quo par un ralliement d'appareils au début et de la société par la suite". Toutes les autres sorties et propositions émanant du régime ne sont ainsi, aux yeux de l'orateur, que des "diversions". "À chaque alignement des clans du pouvoir en vue d'une bataille interne au système autoritaire et prédateur qui a mis le pays en faillite au profit d'une oligarchie mafieuse, des propositions sont sorties artificiellement du cadre global de la crise et présentées comme la solution de l'heure", a expliqué le premier secrétaire du FFS qui est allé jusqu'à qualifier la lutte contre la corruption, évoquée dans le sillage des derniers scandales en date, comme un simple prétexte utilisé par les tenants du pouvoir pour, dit-il, "ouvrir la voie à une alternance clanique". "Le FFS considère que le régime constitue un facteur de blocage de toute alternative crédible et de changement pacifique" et qu'il doit, par conséquent, "porter seul l'entière responsabilité du statu quo politique", a commenté Hadj Djilani. Mais de l'avis du premier secrétaire du FFS, même si le régime ignore l'existence de la crise, et "même s'il y a un consensus en haut pour le statu quo, il y a aussi un consensus en bas pour le changement". Le consensus étant évoqué, le chef de file du FFS en a profité pour rappeler que "le FFS fait de la reconstruction du consensus national" une priorité et qu'il s'agit d'"un axe cardinal de la résolution du 5e congrès" de son parti. Ajoutant que "le FFS a choisi son camp dans la société aux côtés de la population" et qu'"il travaillera à la convergence des forces du changement et la mobilisation des Algériens, à même de réunir les conditions qui permettent une dynamique politique pacifique, plurielle et organisée". Samir LESLOUS