Supposé être un atout pour attirer les estivants, le complexe thermal dont la situation se dégrade de jour en jour fait fuir. Ville supposée accueillante en raison de sa vocation touristique grâce à son complexe thermal ainsi que d'autres endroits attractifs à l‘exemple de la station Hamda ou encore la source de Sidi Ayed lieux de prédilection de centaines de curistes et autres visiteurs attirés par la curiosité de la région, Hammam Bou Hadjar est en train de perdre de son aura et de son charme et ce, pour au moins deux raisons : l'absence d'hygiène et de sécurité. En effet, en l'absence d'une stratégie pour la préservation de l'environnement et à défaut d'une association qui prendrait en charge cet aspect, la cité des thermes se dégrade de jour en jour. Si en termes de collecte des ordures ménagères la responsabilité demeure partagée entre la municipalité et les citoyens qui refusent de s'impliquer davantage quant au respect des horaires fixés pour la collecte, il n'en demeure pas moins que celle des élus locaux est tout entière quand il s'agit de sauver certains endroits considérés comme des repères de la ville qui fait partie du patrimoine historique et culturel. Pour preuve, le beffroi considéré par le visiteur comme une merveille risque de s‘effondrer si une opération de restauration n'est pas entamée le plus tôt possible. Aussi, le jardin du “jet d'eau” est abandonné pour devenir la nuit un lieu de rendez-vous des soûlards, des drogués et des dealers alors que la démolition de la première école historique “l'Asile” réalisée en 1875 décidée par le wali malgré l'opposition de certains nostalgiques qui l'ont fréquenté donne une vue hideuse au passant. Situé au cœur de la ville, le terrain récupéré et qui attend son affectation est devenu un véritable champ de patate et source de reptiles. Le même constat est fait au niveau des deux marchés de fruits et légumes, notamment celui mitoyen au stade municipal et réalisé à coup de centaines de millions. Cependant, Hammam Bou Hadjar ne souffre pas que de l'absence d'hygiène mais aussi d'une insuffisance flagrante d'éclairage public qui aide les agresseurs de tous bords à multiplier leurs actes sordides. Ainsi, après les vols par effraction dont sont victimes les commerçants c'est au tour des agressions physiques. La dernière victime n'est autre qu'un propriétaire d'une boutique de téléphonie mobile qui s'est vu subtilité son sac contenant des téléphones portables, des puces et des cartes de recharge. Ses agresseurs ont utilisé une bombe lacrymogène. L'acte s'est donc déroulé dans une ruelle dépourvue d'éclairage. La victime aurait pu être agressé à l'arme blanche dont les conséquences seraient plus graves. Il va sans dire que la quasi-totalité des rues et ruelles sont totalement plongées dans le noir exception faite pour les deux grandes artères Larbi-Ben-M'hidi et Mohamed-Khemisti. Les élus locaux semblent préoccupés beaucoup plus par l'aspect économique en consommant moins d'énergie et ce, en raison des restrictions budgétaires que par la sécurité de leurs concitoyens. Car depuis que Hammam Bou Hadjar s'est retrouvée de plongée dans l'obscurité, les agressions et autres vols par effraction se sont multipliés. Se promener la nuit est une véritable expédition. D'ailleurs même les éléments de la Sûreté de daïra trouvent d'énormes difficultés pour accomplir leur mission pendant les rondes effectuées durant toute la nuit. A. Abderrazak