La mystérieuse maladie affectant la région de Raouraoua (sud de Bouira), a fait deux morts dans une même famille et se propage dangereusement. En effet, hier, une quatrième personne qui a été diagnostiquée porteuse de ce qui semblerait être une infection virale, a été immédiatement transférée vers l'hôpital d'El-Kettar à Alger, afin d'y subir des examens médicaux pour déterminer l'origine de cette étrange maladie. La patiente, âgée de 49 ans, membre de la même famille que les trois premiers cas transférés à El-Kettar, présente, selon des sources médicales, les mêmes symptômes : des vomissements, une diarrhée aiguë et des troubles rénaux. Vu la gravité de la situation, le ministère de la Santé et l'Institut Pasteur d'Alger ont dépêché à Raouraoua, une commission d'enquête composée d'experts en épidémiologie, pour tenter de diagnostiquer ce mal qui a jeté la panique chez la population. Hier, lors de notre passage à Raouraoua, précisément au village d'El-M'rabhia, lieu de résidence de la famille infectée, les citoyens rencontrés n'ont pas caché leur peur d'être infectés à leur tour. "Depuis lundi soir, j'interdis à ma famille de consommer l'eau du robinet ou des forages et même d'éviter de consommer des fruits et légumes issus de l'agriculture locale", dira Brahim Ahmed, un voisin des victimes. Les membres de la famille des victimes ont, quant à eux, refusé de s'exprimer sur le sujet. Selon d'autres citoyens, tout aliment est suspect jusqu'à ce que les analyses détectent l'origine de cette maladie. Pour ce faire, les membres de la commission d'enquête, accompagnés par les services de la Direction de la santé (DSP), ratissent large en n'omettant aucun élément susceptible de les conduire à une piste sérieuse. Tout y passe ! L'eau, la vaisselle, les ustensiles de cuisine, les vêtements, des échantillons de nourriture, etc. Les journalistes présents ont été gentiment priés de quitter les lieux pour, selon ces médecins, leur propre sécurité. Les résultats des analyses devraient être communiqués, selon les membres de la commission, au plus tard aujourd'hui, jeudi. Pour rappel, tout a commencé le 8 août dernier, lorsqu'un quadragénaire a été admis aux urgences de l'EPH d'Aïn Bessem, à la suite de vomissements, de diarrhée aiguë et d'insuffisance rénale. Dimanche dernier, une femme âgée de 72 ans, parente du patient a été soudainement prise des mêmes symptômes. Elle succombera lors de son transfert vers le CHU d'Alger. Avant-hier, une seconde victime de 84 ans, présentant les mêmes symptômes, a rendu l'âme dans les mêmes circonstances. RAMDANE BOURAHLA