L'unique route qui mène vers cette localité, distante de 70 km du chef-lieu communal, a été complètement ravinée par les torrents. À peine sorties du bourbier d'In Guezzam, où d'incommensurables dégâts ont été occasionnés par les dernières intempéries, les autorités de la wilaya de Tamanrasset sont de nouveau interpelées par la détresse des villageois de Tarhenant. L'unique route qui mène vers cette localité, distante de 70 km du chef-lieu communal, a été complètement ravinée par les torrents qui ont, dans certains endroits, creusé de larges dépressions rendant la circulation automobile quasi impossible. Les rares tronçons épargnés par les coulées de boue sont parsemés de pierres et d'autres objets hétéroclites charriés par les crues des oueds qui les traversent. Un véritable SOS a été ainsi lancé par les habitants de ce village qui souffre de l'isolement bien avant les précipitations, se lamentent les représentants des villageois qui ne cessent de relayer sur la Toile des prises de vue montrant l'ampleur des dommages causés à cette voie et l'urgence de la question liée à sa réhabilitation afin de désenclaver Tarhenant et les mechtas environnantes. L'impraticabilité de la route a poussé les villageois à solliciter les responsables élus et l'aide des notables qui devraient mobiliser des véhicules 4x4 en caravanes pour approvisionner cette localité en vivres et en médicaments. Une équipe médicale pluridisciplinaire devrait également s'y rendre pour prendre en charge les malades et les parturientes, dont l'état de santé ne permet pas de courir le risque de se déplacer ou encore de parcourir cette distance périlleuse. Il faut dire que le parcours est semblable à un véritable champ de bataille vu la nature escarpée de la route et l'état de dégradation de certains tronçons impraticables. Pour rappel, une complainte similaire a été entonnée par les mêmes représentants en juillet dernier. "L'état des routes doit interpeller la conscience de nos responsables qui devraient agir pour inscrire une opération dans le cadre des différents programmes communaux afin de mettre un terme aux souffrances quotidiennes des habitants qui, dans l'état normal, éprouvent d'énormes difficultés à se déplacer. Que dire alors de l'évacuation urgente des enfants malades ou encore des parturientes qui accouchent souvent en cours de route vers la maternité de l'hôpital de Tamanrasset", se lamente-t-on, non sans dépit. La situation risque d'empirer davantage dans ce village dépourvu de réseau téléphonique et d'autres moyens de communication et qui, de surcroît, vit en marge de la technologie. Le hic, c'est que le câble du réseau téléphonique arrive jusqu'au village. Cependant, pour signaler une urgence, passer un coup de fil, expédier un fax ou se connecter à internet, les habitants doivent, à l'ère de l'Algérie libre et indépendante, galérer en se tapant 140 kilomètres de route en aller-retour vers Tamanrasset. RABAH KARECHE