Le gouvernement a décidé d'exonérer, temporairement, de TVA les intrants (maïs et soja) destinés aux producteurs avicoles. La mesure d'exemption de taxe a été établie par voie de décret signé par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Le président du Conseil national interprofessionnel de la filière avicole (Cnifa), Koli El-Moumen, se félicite de cette décision. M. Koli, dans une déclaration à l'APS, a indiqué que le Premier ministère a donné instruction au ministère des Finances pour la suppression provisoire de l'application de la TVA au maïs et au soja, principales matières premières de la filière. Le président du Cnifa ne fournit, cependant, pas de détails sur la durée de ce gel. Les producteurs avicoles ont passé commande, cette semaine, auprès de fournisseurs d'aliments pour volaille dont les cours ont flambé sur les marchés internationaux, ces jours-ci. Aux prochaines livraisons, le gouvernement n'appliquera donc pas de TVA. Et, du fait de cette exemption, le prix du maïs, par exemple, un aliment qui représente 60% de l'alimentation de volaille, passera à 2 600 DA le quintal, au lieu de 3 400 DA aujourd'hui. Il en résultera, en principe, une baisse des prix au détail de la viande blanche qui ont flambé ces dernières années (500 DA le kg). La diminution des prix de la volaille, déjà perceptible depuis quelques jours, est liée, en fait, à une demande en baisse à l'approche de la fête de l'Aïd el-Kébir. Mais rien n'indique que la valeur mercuriale va se stabiliser dans les jours à venir, l'organisation de la filière évoluant toujours comme une feuille au gré du vent. Elle semble avoir sombré dans une anarchie générale. La spéculation s'en est emparée. Et ainsi, les prix risquent de repartir à la hausse. Le président du Cnifa reconnaît cette situation et promet de combler les lacunes en fournissant les outils nécessaires pour surmonter les difficultés qui se dresseront sur le chemin des producteurs. M. Koli relève, en effet, que la filière avicole connaît plusieurs dysfonctionnements. Elle tente, toutefois, de s'organiser dans l'objectif d'améliorer la qualité et la quantité de la production nationale en viande blanche à des prix accessibles. La régulation et la maîtrise des intrants avicoles et leur impact sur la réduction des prix de la volaille sur le marché ont déjà été évoqués, lors d'une réunion de travail, au siège du ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, organisée au cours de ce mois. La rencontre a réuni le secrétaire général du ministère, Kamel Chadi, avec les membres du bureau du Cnifa, nouvellement installé. Et, elle a permis d'exposer les problèmes liés à la mise en œuvre de l'exonération de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) applicable au maïs. Les débats ont également portés sur les aspects se rapportant à l'organisation des différents maillons de la filière avicole et à la bonne application des procédés techniques en matière d'élevage. Par ailleurs, les représentants du bureau du Cnifa ont exprimé leur satisfaction quant à l'appui accordé par le ministère et son engagement pour renforcer l'adhésion de l'ensemble des acteurs et la mobilisation de tous les efforts nécessaires pour relever les défis de la filière avicole, qui est une activité importante pour le secteur de l'agriculture et, également, pour l'économie nationale. Youcef Salami