Le nombre de malades suspectés de choléra augmente à l'hôpital de Boufarik. En 24h, il est passé de 107 à 117 malades pris en charge, à savoir 28 hommes, 57 femmes et 32 enfants. Selon le Dr Ramdane Chouikrat, le nombre de malades entrant et sortant est en perpétuel mouvement. Il explique que 28 malades sont sortis de l'hôpital durant ces dernières 24h après que les résultats des analyses se sont avérés négatifs. "En attendant les résultats, le malade est sous surveillance médicale. Si les résultats sont positifs, il sera pris en charge et des soins intensifs lui seront prodigués afin de stopper l'évolution du microbe. Si les résultats sont négatifs, le patient sortira de l'hôpital", explique le Dr Ramdane Chouikrat qui appelle les familles des malades à faire preuve de compréhension et de laisser le corps médical faire son travail dans le calme et la sérénité. Hier, à l'hôpital, la direction s'est montrée formelle avec les familles des malades en leur interdisant l'accès et l'apport d'aliments. "Les malades sont soumis à un traitement spécial et toute autre nourriture perturbe le processus du traitement. Donc, nous avons décidé d'être fermes avec les familles pour limiter au maximum l'accès afin d'éviter ce genre de problème", a indiqué Réda Derbouche, directeur de l'hôpital de Boufarik. On annonce également que parmi les malades mis sous surveillance, trois ont sombré dans le coma, car, selon lui, ils souffrent d'un problème rénal. Selon le Dr Abdelatif Kaïdi, "le choléra s'attaque aux reins des patients. Ainsi, dans cet hôpital, trois patients subissent des soins intensifs avec hémodialyse". Ce médecin, qui précise que l'état de santé des malades placés sous surveillance est en constante amélioration, indique, en revanche, que les malades dont les résultats des analyses sont positifs, dépassent les 35. Pour sa part, Ahmed Djemaï, directeur de la santé publique de la wilaya de Blida, précise que sur les 117 patients admis à l'hôpital de Boufarik, 89 seulement sont encore hospitalisés : 70 sont de la wilaya de Blida, 11 de Tipasa et 8 d'Alger. Du côté des autorités locales, une cellule de crise a été mise en place par la wilaya pour faire face en cas de forte propagation de cette épidémie de choléra. Le wali a ordonné aux responsables de l'hydraulique, de l'agriculture et de la santé publique d'effectuer une enquête auprès des agriculteurs pour recenser ceux qui utilisent l'eau des forages. Il a demandé que des analyses soient faites afin d'écarter toute utilisation d'eau polluée pour l'irrigation des fruits et légumes. Le premier responsable de l'exécutif a également chargé la gendarmerie de sillonner le territoire de la wilaya dans les zones agricoles pour vérifier s'il n'y a pas d'agriculteurs qui utilisent des eaux usées pour irriguer leurs cultures fourragères ou autres. Les revendeurs ambulants de fruits et légumes qui parcourent les quartiers à forte concentration sont aussi interdits d'activer. K. FAWZI