"Si Oran n'a pas connu de cas de choléra jusqu'à présent, elle n'est pas à l'abri d'une épidémie. Il suffit qu'un porteur de la bactérie vienne de Blida ou d'autres wilayas touchées par l'épidémie pour contaminer d'autres ou alors il suffit juste de prendre un fruit ou un légume contaminé", prévient Dr Deharib., chef de service de bactériologie d'Oran, avant d'insister : "Un seul cas de choléra est une épidémie." En effet, la réunion de l'exécutif de la wilaya élargi a débattu des mesures prises pour lutter contre les MTH, surtout le choléra, une maladie que l'Algérie n'a pas connue depuis 1996. Sources d'eau, eaux usées, fruits et légumes..., et surtout la propreté des mains. "C'est la maladie des mains sales", dira le wali d'Oran, d'où la sensibilisation impérative des citoyens à l'hygiène corporelle et environnementale. Face au risque d'une épidémie de choléra, les autorités locales et tous les acteurs ont tracé une feuille de route où l'hygiène des quartiers, la collecte des ordures ménagères, les sources hydriques de contamination, le contrôle des colporteurs d'eau douce (réservoirs et personnel) et l'éradication des points où les rongeurs et les insectes trouvent refuge sont répertoriés. De leur côté, les services sanitaires de la wilaya sont sur le qui-vive et ont déjà prévu une centaine de lits en cas d'urgence à travers plusieurs centres hospitaliers de la wilaya d'Oran ainsi que tous les besoins de traitement disponibles. Le wali a aussi instruit les communes et les responsables de l'éducation pour prendre en charge les mesures d'hygiène dans les écoles et contribuer à la sensibilisation, avec l'aide de la mosquée, avant la rentrée scolaire. Quant à la Seor, chargée de distribuer l'eau potable, toutes les analyses de son eau se sont avérées négatives, ce qui prouve la qualité des traitements de l'eau. Reste les puits et bassins isolés des privés qui peuvent être une source de contamination. Les services agricoles prennent le relais et se chargent de la sensibilisation et de l'aide pratique afin de faire de la lutte contre le choléra une nécessité. NOUREDDINE BENABBOU