Le limogeage du général major Abdelghani Hamel du poste de directeur général de la Sûreté nationale (DGSN) libère au fil des jours des révélations gravissimes sur la gestion du personnel et des moyens généraux de cette institution sécuritaire. En effet, son successeur, le colonel Mustapha El-Habiri qui, après une vague de rappels de cadres et de fonctionnaires de police écartés à l'époque de Hamel, vient de passer à un cap supérieur en entreprenant de récupérer les biens de la DGSN affectés pour les mettre exclusivement au service de la police et de ses unités. Selon une source proche de la DGSN, M. El-Habiri a décidé de récupérer tous les véhicules de la DGSN qui sont encore utilisés par d'anciens responsables, alors qu'ils ne sont plus en fonction depuis de nombreuses années. Cette décision est prise après un inventaire détaillé du parc automobile de la DGSN qui révèle qu'il y a même des véhicules blindés, par ailleurs équipés de gyrophares, qui ont été octroyés, il y a quelques années, à des cadres de cette institution, tous partis en retraite. Un privilège que le colonel El-Habiri refuse d'accorder, d'autant qu'il s'agit d'un usage illégal et abusif de biens de l'Etat, de surcroît d'une institution sécuritaire. Ayant pris l'habitude de s'accorder ces avantages, certains de ces cadres ont refusé, au départ, de restituer ces véhicules qui avaient coûté cher au budget de l'Etat et au Trésor public. Selon la même source, la procédure de récupération de ces moyens de l'Etat a suscité des résistances. Hier, affirme encore notre source, le colonel El-Habiri a donné des instructions pour la réintégration immédiate des véhicules et la révision des effectifs nécessaires à la protection des hautes personnalités. Autrement dit, les cadres retraités de la DGSN ne bénéficieront plus de la mobilisation de contingents pour une protection rapprochée. Là aussi, ces cadres, qui ne font plus partie des effectifs de la DGSN, n'ont pas accepté qu'ils soient "légalement délestés" de biens qui ne leur appartiennent pas, mais aussi qu'ils ne soient plus "protégés". Ainsi, indique notre source, tous les moyens récupérés seront redéployés dans le cadre des missions dédiées exclusivement aux services de police. Mieux, El-Habiri a instruit son état-major de ne plus accorder, dorénavant, ce genre de privilèges et de mobiliser les moyens humains et matériels pour les seules missions de la DGSN. FARID BELGACEM