Les acteurs du marché et les observateurs attendent avec impatience la relance du programme des énergies renouvelables, destiné à réduire la dépendance aux hydrocarbures et préserver les richesses pétrolières et gazières du pays pour les générations futures. Un plan dont la mise en œuvre accuse un grand retard. L'annonce du lancement d'un appel d'offres de 200 MW semble être la réponse des autorités du secteur à cette préoccupation. Le processus est enclenché, a-t-on appris. Une source du ministère de l'Energie, contactée, indique que l'appel aux enchères pour la réalisation de centrales photovoltaïques d'une capacité de 200 MW, dont 50 MW par Sonelgaz, sera lancé d'ici à la fin de l'année. La Creg (Commission de régulation de l'électricité et du gaz) pilotera l'opération, a-t-il ajouté. On en est aux préparatifs de cet appel d'offres, en un mot à la confection du cahier des charges. Selon des indiscrétions, la Creg a resserré les conditions d'attribution des marchés. Elle exige désormais que les sociétés soumissionnaires soient bancables, ce qui éliminera de nombreux prétendants locaux en butte actuellement à des difficultés financières. Seconde condition : les candidats doivent disposer d'une expérience dans le domaine de l'énergie. Troisième condition : le marché sera attribué au moins-disant, en termes de prix du kilowatt/heure produit. L'appel d'offres de 150 MW qui est destiné aux investisseurs indépendants, en un mot essentiellement aux opérateurs locaux publics et privés, sera vraisemblablement ouvert aux partenaires étrangers. Celui de 50 MW est sous forme d'EPC. Sonelgaz fait appel à des soumissionnaires qui doivent assurer l'ingénierie, la réalisation et l'achat des équipements (procurement). Il est destiné aux sociétés nationales et aux entreprises étrangères présentes en Algérie. Pour l'heure, des opérateurs locaux qui disposent de capacités de fabrication de cellules photovoltaïques, comme l'Enie, Condor et des sociétés étrangères présentes en Algérie comme ABB, Schneider Electric et Engie s'intéressent à ce marché. Le coût de réalisation de ces centrales photovoltaïques est estimé à 750 millions de dollars. Les membres du cluster "énergies renouvelables" qui regroupe les principaux acteurs du secteur comptent se constituer en consortiums pour accroître leurs chances de décrocher les marchés. Il faut savoir que cet appel d'offres entre dans le cadre du programme de production de 22 000 MW en énergies renouvelables à atteindre l'horizon 2030, essentiellement en solaire et éolien lancé en 2013 et actualisé en 2015. Un plan ambitieux qui connaît des difficultés dans sa mise en œuvre. K. Remouche