Les habitants de Tin Zaouatine (500 km au sud de Tamanrasset) ont fermé hier les sièges de la daïra et de l'unité de distribution de gaz et d'électricité en signe de protestation contre "les délestages abusifs et les récurrentes pannes d'électricité". En arborant des banderoles où l'on pouvait lire "L'électricité est un droit et non une faveur", "Nous exigeons la présence du wali", "Halte à la hogra et à la marginalisation", les protestataires se sont montrés déterminés à faire aboutir leurs revendications. Selon le représentant des habitants, Achour Ouarzghen, le problème a été signalé à maintes reprises au wali de Tamanrasset et au chef de la daïra de Tin Zaouatine. "Toutes nos doléances sont restées lettre morte. Une copie de la toute dernière correspondance datant du 9 septembre a été adressée au P-DG du groupe Sonelgaz qui est appelé à prendre des mesures urgentes pour en finir avec les branchements illicites et les raccordements anarchiques qui seraient pour beaucoup dans cette situation problématique." Notre interlocuteur, également président de l'antenne locale de l'Apoce (Association de protection des consommateurs), a brossé un tableau peu reluisant de la situation des raccordements au réseau électrique effectués dans nombre de quartiers. D'après lui, 70% des habitants sont exposés au risque d'électrocution eu égard à la prolifération des raccordements anarchiques et des branchements non conformes. Certains quartiers sont privés de cette énergie vitale pendant de longues heures (entre 4 à 6 heures). "Les habitants de Taouedert, située à 80 km de Tin Zaouatine, ont carrément renoué avec leurs quinquets en l'absence de l'électricité depuis des mois", se lamente M. Ouarzghen. Le même constat a été dressé par Boudjemâa Balaou, un cadre de la région, membre de l'APW. "Au chef-lieu de la commune de Tin Zaouatine, l'on enregistre jusqu'à 20 coupures par jour. C'est inadmissible !", peste-t-il. À la direction locale de l'énergie, on a appris qu'un plan d'urgence a été mis en place avec deux groupes électrogènes en attendant la mise en service de la nouvelle station de production, prévue pour octobre prochain. RABAH KARÈCHE