"Nous interpellons les autorités pour une intervention rapide afin que nos enfants puissent se déplacer dans de bonnes conditions", fulminent les habitants. L'absence de moyens de transport est un problème qui revient chaque année au-devant des préoccupations des pères de famille qui habitent les zones rurales. En dépit des efforts consentis par les pouvoirs publics pour assurer une bonne scolarité aux élèves des régions les plus éloignées, force est de constater que le transport scolaire demeure un véritable obstacle qui affecte chaque année l'avenir de plusieurs écoliers. Faute de moyens de transport, les élèves des régions d'Ouled-Arbi, de Bouakba et bien d'autres villages relevant des communes d'El-Milia, d'Ouled Yahia et de Beni Yadjis, parcourent plusieurs dizaines de kilomètres pour rejoindre leurs établissements scolaires. Selon les habitants de certains villages d'El-Milia, les élèves sont contraints de marcher près de 15 kilomètres à pied à cause du manque de transport scolaire. "C'est une situation qui doit être prise en charge en urgence, nos enfants affrontent plusieurs dangers durant leur trajet, à commencer par les kidnappings, les viols et les attaques des animaux sauvages, en l'occurrence les loups, les chiens errants et les sangliers", a-t-on dévoilé. Le problème s'amplifie en hiver puisque les routes dont l'état laisse à désirer, se dégradent davantage lors des chutes de pluie, et les sentiers empruntés par les écoliers pour gagner quelques minutes sont souvent obstrués par la boue. Ces conditions jugées critiques par les habitants ont poussé plusieurs parents d'élèves à retirer leurs filles de l'école. "On ne fait pas ça pour priver nos enfants de l'école, mais pour les protéger des dangers. Une fille de 14 ans n'a pas la capacité de marcher quotidiennement 15 kilomètres à pied et arriver à la maison à la tombée de la nuit, c'est dangereux pour elle", dira un habitant d'Ouled Arbi qui a déjà privé d'école sa fille aînée en 2011. Ceux qui possèdent les moyens financiers paient le transport pour leurs enfants. Mais quel transport ? Des véhicules utilitaires, des camions et des camionnettes sur lesquelles des jeunes et des moins jeunes sont embarqués comme du bétail, sans se soucier des conditions de sécurité. Un constat peu reluisant qu'on a effectué dans presque tous les villages. Cet état de fait a poussé les habitants des mechtas isolées à se rabattre sur les métiers tels que l'agriculture ou la maçonnerie, pour les garçons et les filles restent à la maison. "Nous interpellons les autorités pour une intervention afin que nos enfants puissent se déplacer dans de bonnes conditions. Je pense que c'est un droit légitime, pourquoi briser l'avenir de ces innocents?", pestent les habitants. RAYAN MOUSSAOUI