Au lendemain de la rentrée scolaire 2018-2019, de nombreux problèmes ont ressurgi dans le secteur de l'éducation à Béjaïa. En effet, outre le problème récurrent de manque flagrant de personnels pédagogique et corps communs, plusieurs établissements éducatifs font face à moult contraintes, notamment la surcharge des classes, l'insuffisance budgétaire pour le fonctionnement des cantines, le manque de moyens matériels (mobilier de bureau, outil informatique, chauffage…), le squat des logements de fonction et d'astreinte, la vétusté des structures… Dans certaines écoles, on peine à entamer les cours dès lors que les responsables en charge du secteur de l'éducation nationale n'arrivent toujours pas à lever les écueils qui entravent le bon déroulement du cursus scolaire. La situation est telle que l'inertie des pouvoirs publics ne cesse de susciter l'ire des syndicats autonomes, mais aussi des parents d'élèves qui n'hésitent pas d'ailleurs à se mobiliser pour organiser des actions de protestation visant à interpeller les autorités concernées. C'est le cas, par exemple, des parents des élèves scolarisés à l'école primaire Belkacem-Chikhoune de Tiouririne (commune d'Ouzellaguen), lesquels ont observé, avant-hier, une journée de protestation dans l'enceinte de l'établissement afin d'attirer l'attention des responsables concernés sur les conditions déplorables dans lesquelles sont évoluent leurs enfants. Les protestataires s'insurgent d'abord contre le manque de mobilier de bureau (tables et chaises) dans les classes et les infiltrations des eaux pluviales dans les salles de cours, en raison de la vétusté de la structure éducative. À cela s'ajoute l'épineux problème des cinq logements d'astreinte de la même école, qui se trouvent être "indûment" occupés par des personnes n'ayant aucune relation de travail avec le secteur de l'éducation nationale. Parmi ces squatteurs, figurent, tenez-vous bien, un élu de la majorité aux commandes de l'APC d'Ouzellaguen, dont dépend cette école primaire, et l'ancien directeur de l'établissement, actuellement en retraite, qui dispose d'une maison dans sa commune natale (Tamokra). Il faut dire que ce problème des logements de fonction de l'éducation, squattés par des retraités et autres indus occupants, se pose avec acuité dans la wilaya de Béjaïa, où des centaines de squatteurs refusent d'évacuer les lieux, en dépit des instructions fermes de la ministre Benghabrit et de l'existence, pour certains cas, de jugements ordonnant leur expulsion. Par ailleurs, certains établissements scolaires, notamment ceux situés dans de grands centres urbains, souffrent énormément du problème lié à la surcharge des classes. C'est le cas de l'école primaire Rabah-Chaïb de Sidi Ali Labhar, au chef-lieu de wilaya, où on a recensé 874 élèves scolarisés dans neuf salles de cours. Ce qui donne une moyenne de 45 élèves par classe. Alerté, le directeur de l'éducation de la wilaya de Béjaïa, Bader Brahim, a dû se déplacer sur les lieux pour tenter d'apaiser les esprits. Ce dernier a promis de parer au problème de surcharge des classes en recourant à la mise en place de structures en préfabriqué (cabines sahariennes). Ce déficit flagrant en matière de places pédagogiques dans la ville des Hammadites se pose aussi avec acuité à l'école primaire Slimane-Boucherba, mitoyenne de la gare routière de la wilaya de Béjaïa. Les 540 élèves que compte cet établissement de l'enseignement primaire n'ont qu'une courette de 280 m2 environ pour la récréation et l'éducation physique et sportive. En plus de l'exiguïté des lieux, la sécurité des élèves se trouve en péril, puisque l'entrée principale de l'école est juste à côté de la sortie des bus et taxis de la gare routière. KAMAL OUHNIA