Les parents d'élèves relèvent un manque dans l'encadrement administratif et pédagogique et dans les équipements à travers les établissements de la wilaya. La rentrée scolaire pour les trois paliers de l'éducation est «inquiétante». C'est le sentiment des membres de la toute nouvelle Union de wilaya des parents d'élèves, créée en juillet 2017, qui vient de se placer par le biais d'un communiqué, où elle dresse un constat pas du tout reluisant des conditions de scolarité des enfants. A ce propos, elle relève le manque de moyens humains et pédagogiques (livres, mobilier, infrastructures), qui entrave le bon déroulement de cette année scolaire en cours depuis deux mois. Ce manque de moyens matériels et pédagogiques a été dénoncé, notamment, par le rassemblement organisé par les directeurs des établissements devant le siège de la direction de l'éducation, en septembre dernier, pour «signaler un manque flagrant dans l'encadrement administratif et dénoncer la dégradation de leurs conditions socioprofessionnelles». Selon le dernier chiffre fourni par la direction de l'éducation (DE), l'encadrement administratif enregistre un déficit estimé à 81 cadres que le récent concours de recrutement et les différentes promotions des fonctionnaires n'ont pas pu combler. Pour cela, la DE s'est dite obligée de parer à ce déficit en chargeant des fonctionnaires de missions pour les postes de 7 proviseurs manquants dans les lycées et de 36 cadres dans chacun des paliers du primaire et du secondaire. Par ailleurs, les parents indiquent qu'en matière d'équipements, «les établissements scolaires du palier primaire sont les plus touchés par le manque de mobilier (tables et chaises)». Et d'ajouter que «dans des classes comme celles des 13 Martyrs, Mansouri, Rabiaa, Boucherba, il a été constaté qu'il y a trois élèves par table. L'insuffisance des infrastructures se traduit par la surcharge des classes, surtout dans les classes d'examen (3eAS et 4eAM) dont le nombre d'élèves par classe oscille entre 40 et 50». Le problème de la surcharge des classes, qui devait être réglé par la construction de nouveaux établissements, n'est pas près de se dissiper eu égard au gel de nombreux projets de réalisation de lycées et autres structures d'accompagnement. Selon l'administration, un programme consistant en la réalisation de 11 écoles primaires, 2 cantines scolaires et 7 établissements de l'enseignement moyen est bloqué. Pour ne pas rester dans le constat, l'Union de wilaya des parents d'élèves propose un palliatif tout simple pour doter les écoles en mobilier sans le recours à l'achat en ces temps de crise : la récupération du mobilier des écoles primaires ayant fermé leurs portes. En outre, le transfert de la gestion des cantines scolaires aux assemblées populaires communales est d'une «extrême gravité», selon l'Union des parents d'élèves, qui estime que «cette mesure est une orientation politique qui vise à réduire les dépenses du secteur de l'éducation». Ces APC sont «déficitaires» et le fait d'adosser les écoles aux APC ne réglera pas le problème des élèves, puisque la plupart d'entre elles sont sujettes à des perturbations, des blocages pendant que d'autres éprouvent des difficultés financières, n'ayant pas de ressources autres que les maigres subventions de l'Etat. En effet, ces dernières ont montré leurs limites dans la gestion, par exemple, du volet du transport scolaire. Chaque année, la question du transport scolaire confiée aux APC ressurgit pour rappeler l'incapacité des élus des zones rurales à assurer un déplacement régulier des élèves vers leurs écoles, l'entretien des bus et à honorer les factures résultant des conventions signées avec des transporteurs privés. Evoquant la carte scolaire, les membres de l'Union de wilaya voient que «les responsables du secteur de l'éducation ne peuvent pas faire fi de l'importance de la carte scolaire qui doit être établie. Car celle-ci définit la répartition équitable du personnel pédagogique et administratif pour préparer un environnement favorable à l'enseignement».